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mercredi 17 avril 2024

  • Chez les 15-64 ans, un Français sur dix concerné par le chômage

    En tenant compte de la mesure du halo du chômage, 10,1% des Français en âge de travailler et qui le souhaiteraient sont tenus éloignés de l'emploi.

    Le plein-emploi n'est pas pour demain. Le taux de chômage s'est stabilisé en 2023 à 7,3% en moyenne, rapporte l'étude annuelle de « photographie du marché du travail » publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en mars. Et cette moyenne cache une légère hausse à l'échelle des différents trimestres 2023, souligne l'Institut : le chômage s'établissait à 7,5% à la fin de l'année.

    Parmi les demandeurs d'emploi, 24,5% subissent un chômage dit de longue durée, c'est-à-dire depuis plus d'un an (soit 1,8% de l'ensemble de la population considérée). Ce taux est bien plus faible chez les 15-24 ans (10,5%) mais explose chez les plus de 50 ans (40,8%), illustrant la difficulté des seniors à retrouver un poste après la perte d'un emploi.

    Le halo du chômage : des demandeurs d'emploi non comptabilisés

    Mais ces statistiques s'appuient sur une définition particulièrement étroite du chômage, celle du Bureau international du travail (BIT), et ne reflètent donc qu'imparfaitement la réalité de la situation des Français vis-à-vis de l'emploi. Pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, un individu doit être sans emploi, disponible très rapidement (dans les deux semaines), et avoir effectué au moins une démarche active de recherche d'emploi dans le mois précédent.

    Ces critères excluent de fait de nombreuses personnes qui souhaiteraient pourtant travailler. Elles peuvent être découragées par les échecs subis ou les conditions de travail proposées (salaire minimum, temps partiel, horaires décalés…) ; elles ne sont parfois pas considérées comme disponibles dans les deux semaines suivantes car elles devraient déménager de leur lieu de vie pour obtenir un nouveau travail ; elles peuvent être dans l'incapacité d'effectuer des démarches actives de recherche d'emploi car elles ont à charge des enfants, des personnes âgées ou en situation de handicap.

    Ces personnes basculent donc dans le camp des inactifs au sens du BIT, et font partie de ce qu'on appelle le « halo du chômage ». Or, celui-ci est en légère augmentation en 2023 (+0,2 point sur un an). Ce phénomène touche particulièrement les jeunes : en hausse de 0,8 point en 2023, la part des 15-24 ans relevant du halo (7,1%) reste supérieure de 1,3 point à son niveau de 2019. Les femmes relèvent plus souvent que les hommes du halo (5,0 % contre 4,2 %), alors qu'elles sont moins souvent qu'eux au chômage (part de 5,2 % contre 5,8 %), relève par ailleurs l'étude.

    Un phénomène contribuant au « mal-emploi »

    En cumulant chômage et halo du chômage, 10,1% des 15-64 ans sont donc sans emploi alors qu'ils veulent travailler, soit 0,3 point de plus qu'en 2022. Cette proportion reste inférieure de 0,6 point à son niveau de 2019, soit avant la crise sanitaire, indiquent les statisticiens de l'Insee.

    Pour l'Observatoire des inégalités, organisme indépendant qui publie tous les deux ans un rapport dressant un état des lieux des inégalités en France, le halo du chômage doit être comptabilisé dans le phénomène de « mal-emploi », au même titre que le chômage ou le travail précaire. Seule une amélioration durable de l'emploi (en quantité et en qualité) pourrait avoir un effet sur le mal-emploi dans son ensemble et en particulier sur les personnes découragées de rechercher un travail, écrivait déjà l'association en 2019.

    La précarité de l'emploi par le temps partiel

    Les données de l'Insee sont par ailleurs riches en informations sur la précarité de l'emploi au sein du monde du travail. Ainsi, la part des personnes occupant un emploi à durée limitée (CDD, intérim) recule de 0,4 point. Certes mais elle se situe encore à 9,8%, son niveau de 2021. Par ailleurs la part des personnes occupant un emploi à temps partiel stagne en 2023 (+0,1 point par rapport à 2022). Et le temps partiel concerne encore et toujours majoritairement les femmes : Stable à 26,5 %, la part des femmes travaillant à temps partiel reste trois fois plus élevée que celle des hommes, part qui augmente de 0,2 point en 2023 (8,7 %).


  • Primes, retraite… Grâce à FO, des avancées dans la police municipale

    D es avancées notables viennent d'être enregistrées dans la bataille menée par le syndicat FO des policiers municipaux (9 500 en France), leader sur le secteur, concernant le régime indemnitaire et l'amélioration du calcul de la retraite. Réclamé de longue date, un Beauvau de la police municipale s'est ouvert le 5 avril avec les ministères concernés (dont celui de l'Intérieur) et comptera trois autres rendez-vous. L'enjeu consiste à intégrer, au moins en partie, le régime indemnitaire au calcul de la pension de ces agents territoriaux, la plupart de catégorie C, indique Bertrand Debeaux, secrétaire adjoint de FO-PM, rappelant aussi la demande de l'application de la règle du un cinquième : cinq trimestres validés pour une année cotisée.

    L'obtention d'un meilleur régime indemnitaire

    Autre avancée, majeure, celle d'un nouveau régime indemnitaire qu'un décret doit bientôt acter. Une prime ISFE, liée à la fonction (en représentant 30 % du traitement indiciaire) ainsi qu'à l'engagement de l'agent, remplacera les primes IAT et ISMF d'ici 2025. La partie « engagement » peut représenter jusqu'à 5 000 euros brut par an, indique Bertrand Debeaux. Au total, l'ISFE peut induire un gain de 712 euros brut par mois pour un agent en milieu de carrière. Après une évolution très lente depuis sa création en 1974, la prime police municipale connaît sa plus grosse augmentation. C'est du jamais vu !

    Et une charte, signée le 27 mars en Conseil supérieur de la fonction publique territoriale par deux syndicats dont FO, engage les employeurs publics locaux dans une amélioration de ce nouveau régime indemnitaire.


  • Calendrier 2024 du prélèvement à la source

    JANVIER  : vous avez reçu un acompte de 60% du montant de certaines réductions d'impôt et crédits d'impôt, calculé sur la base des avantages fiscaux obtenus au titre de l'IR 2022 [*] .

    JANVIER-DECEMBRE : vos salaires, retraites, indemnités de maladie, allocations chômage, pensions d'invalidité et rentes à titre gratuit sont soumis à une retenue à la source, prélevée chaque mois sur les sommes à vous verser. Vos bénéfices, revenus fonciers, pensions alimentaires et rentes à titre onéreux sont soumis à un acompte d'impôt, prélevé chaque mois ou chaque trimestre sur votre compte bancaire.

    MAI-JUIN : vous effectuez votre déclaration de revenus de 2023.

    JUILLET-AOUT : remboursement du solde d'impôt à vous restituer si votre impôt définitif est inférieur aux prélèvements à la source payés par les membres de votre foyer en 2023.

    AOUT-SEPTEMBRE : vous recevez votre avis d'imposition 2023 sur lequel est inscrit l'impôt définitif de votre foyer, le solde d'impôt encore dû ou le solde d'impôt à vous restituer.

    SEPTEMBRE : votre taux de prélèvement est recalculé en fonction de votre déclaration de revenus de 2023, pour les revenus de septembre 2024 à août 2025.

    SEPTEMBRE-DECEMBRE : paiement du solde d'impôt encore dû s'il est supérieur aux prélèvements à la source payés par les membres de votre foyer en 2023.


    [*] Fin 2023, vous avez pu renoncer à percevoir l'acompte de 60% sur réductions d'impôt ou en diminuer le montant dans votre espace particulier « Prélèvement à la source » : « Gérer votre avance de réductions et crédits d'impôts » (mail envoyé par les services de la DGFIP).


mardi 16 avril 2024

  • Formation professionnelle continue : le hold-up du gouvernement continue !

    Une année après la réforme des retraites et moins de 5 jours après l'échec de la négociation nationale interprofessionnelle relative à l'emploi des seniors et aux parcours professionnels, le gouvernement la recherche de la moindre économie ne faiblit pas, et ce au détriment du droit à la formation professionnelle des salariés.

    Le 15 avril 2024, dans le cadre de la consultation de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle, Force Ouvrière a reçu deux projets de décrets destinés à réguler les dépenses en matière de formation professionnelle continue en imposant un reste à charge obligatoire de 100 euros aux titulaires du Compte personnel de formation (sauf participation de l'employeur) et en supprimant les aides à l'embauche en contrat de professionnalisation.

    Ainsi, le gouvernement renforce sa politique du tout apprentissage en signant la fin des contrats de professionnalisation.

    Pour FO, les dispositifs sont détournés de leur but et de leur objet. A terme, seul l'apprentissage constituera la voie d'accès à l'emploi, tandis que le Compte personnel de formation deviendra la principale source de financement des parcours de formation en entreprise.

    Force Ouvrière réaffirme que le Compte personnel de formation est un droit individuel qui appartient au salarié. Imposer un reste à charge de 100 euros à défaut de participation financière de l'employer est injuste, inégalitaire et illégitime.

    Force Ouvrière conteste le bien-fondé de ces mesures de régulation.

    Pour FO, seule la bonne information des actifs ainsi que la sécurisation de leur parcours professionnel répondront durablement aux enjeux et aux problématiques de notre temps.


  • Chez Dell Technologies, FO dénonce l'importance des départs contraints

    Nous voulons que s'ouvre une négociation sincère, pour améliorer les conditions d'emploi et de travail des salariés et mettre un terme à l'hémorragie de départs contraints, explique Aurélie Tavernier, DSC FO chez Dell Technologies. Depuis que le fabricant américain d'ordinateurs a annoncé en février 2023 la suppression de 6 650 emplois dans le monde (5 % des effectifs mondiaux), la multiplication des départs dans la filiale française inquiète.

    FO n'a pas signé l'accord RCC

    D'ici fin avril, 277 départs volontaires – près de 15 % des effectifs – sont prévus sur les sites de Montpellier (Hérault) et de Bezons (Val-d'Oise), dans le cadre d'un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) signé en décembre avec un syndicat. Entre les mois de février 2023 et 2024, rien qu'à Montpellier et hors départs RCC, il y a déjà eu 80 départs, entre les licenciements pour insuffisance ou faute, les abandons de poste, les démissions souvent contraintes, constate la militante, qui dénonce la pression mise sur les salariés et les réorganisations. FO a refusé de signer l'accord RCC, faute d'avoir vu intégrées ses propositions d'accompagnement des salariés qui restent (formation obligatoire, charge de travail encadrée). Il faut les négocier aujourd'hui, martèle la militante.


lundi 15 avril 2024

  • Conférence Nationale du Handicap (CNH) - Un an après, où en est-on ?

    Communiqué de la FNAS-FO

    La 6e Conférence Nationale du Handicap (CNH) du 26 avril 2023 fixait plusieurs objectifs, dont la mise en oeuvre de 50 000 solutions, avec pas moins de 10 engagements accompagnés de 70 mesures portant de l'école à l'emploi, de la maison à la cité et à vocation à être déployées immédiatement.

    Le Président exprimait vouloir un changement de paradigme à la hauteur des enjeux sociétaux.

    La mise en place d'un comité de suivi de la CNH permet aujourd'hui de constater que les annonces gouvernementales ne sont pas suivies d'effets dans la réalité et que nous sommes bien loin des objectifs fixés.

    Pourtant la communication était bien là : 50 000 solutions, 1,5 milliard pour la transformation de l'offre, baisser le niveau du chômage des personnes en situation de handicap à 6 %, garantir l'accompagnement partout et pour tous…

    La FNAS FO, tout comme les associations du champ du handicap font un constat qui est sans appel avec peu d'avancées, des textes mal interprétés, des disparités entre les territoires et des manques de moyens financiers et humains significatifs.

    La FNAS FO dénonce « ces déclarations d'intention » et revendique qu'elles soient traduites par des actes.

    Aujourd'hui, bon nombre de personnes est encore sans solutions, les difficultés persistent comme en Ile-de-France où seulement 1 960 solutions individuelles ont été financées sur 50 000 personnes sans solution évaluées dans cette même région ! Et on nous dit maintenant « qu'il n'y a plus d'argent pour le reste ».

    Les services d'intervention précoce sont rarissimes, les solutions de scolarisation insuffisantes, les listes d'attente dans les établissements médico-sociaux (2 à 8 ans pour les enfants et 10 ans minimum pour les adultes) sont inacceptables. Par exemple, il y a encore plus de 700 amendements Creton maintenus en IME dans les Pays de la Loire par manque de places pour la suite. Les crédits annoncés à la CNH, ou dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, sont de pure utopie et ne répondent pas aux besoins sur le terrain.

    La FNAS FO dénonce cette méthode de « politique de communication » du gouvernement au détriment d'une réelle politique publique en faveur du Handicap.

    Malgré les alertes auprès de la Ministre Fadila Khattabi, rien ne se passe, c'est un enfumage total, aucune volonté d'y mettre les moyens. Les Etablissements et services médico-sociaux (ESMS) et les associations restent en attente de réponse, tout comme le secteur de l'aide à domicile.

    La FNAS FO s'associe à ce constat où l'inclusion n'est pas mise en œuvre à la hauteur des annonces pourtant relayées à grand coup de publicité par les médias.

    La FNAS FO revendique :

    • Des moyens à hauteur des besoins ;
    • Des créations de places dans les ESMS autant que nécessaire ;
    • Un accueil de qualité pour les personnes accompagnées ;
    • Une réponse pour tous.

  • TPE et chambres d'agriculture : FO déjà dans les préparatifs de ces deux élections

    Du 25 novembre au 9 décembre 2024, les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés) éliront leurs représentants pour quatre ans. Cinq millions de salariés travaillent dans ces TPE et sont donc concernés par ce scrutin. En quatrième position lors des précédentes élections, l'enjeu pour FO sera d'améliorer ses résultats, d'autant plus que ces derniers servent aussi à déterminer notre représentativité nationale, a rappelé, lors du CCN, le secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot. Alors que la participation à ces élections était très faible (5,44 %) en 2021, chacun sait que chaque voix va compter, a souligné Didier Pieux, secrétaire fédéral à la FGTA-FO, qui prépare les élections TPE. Notre objectif c'est d'être en tête dans un maximum de branches professionnelles, comme celles des particuliers-employeurs, du commerce, de l'alimentaire ou la coiffure-esthétique. Et de lister les outils prévus par la fédération pour sensibiliser les salariés : guides, flyers par secteur d'activité, vidéos sur les réseaux sociaux. Pour ces salariés isolés, le fonctionnement des syndicats reste abstrait. Ils doivent comprendre que la négociation collective et le soutien individuel sont les moyens les plus efficaces pour améliorer leurs droits. Dans le cadre de la création de ces outils, nous nous sommes donc mis à leur place. La FGTA, par la voie de son secrétaire général, Laurent Rescanières, a également indiqué qu'elle mettrait à disposition de tous les salariés, jusqu'à fin 2024, sa plateforme avantagespourtous.com, laquelle, sur inscription, permet de bénéficier d'offres intéressantes, de prix pour différents produits et services, notamment le soutien scolaire pour les enfants, les consultations juridiques…

    Gagner encore en audience

    Pour les élections dans les TPE, tout le monde doit se mobiliser, des unions départementales aux fédérations !, a ajouté Didier Pieux. Afin d'accroître les résultats de FO, il nous paraît urgent d'organiser des réunions entre UD et fédérations, a suggéré de son côté Sylvia Veitl, secrétaire générale de FO-Pharmacie. Les élections TPE sont une de nos priorités, la fédération compte notamment en effet le secteur de la pharmacie d'officine. FO y affiche une représentativité de plus de 30 %. Notre objectif est de la maintenir. Si les unions départementales FO s'activent pour les élections TPE, elles s'investissent aussi dans la préparation de celles des chambres d'agriculture, élections qui auront lieu en janvier 2025 : On a commencé à se retrousser les manches. Ces deux élections sont essentielles car ces salariés sont sous-représentés syndicalement, pour l'instant, a souligné Ludovic Durand, secrétaire général de l'UD FO Lozère.


  • Nouveau système de contrôle aux frontières : La Commission met en place une usine à gaz ?

    Communiqué de la FEETS-FO

    Face aux préoccupations croissantes concernant le déploiement du nouveau système de contrôle des entrées et sorties aux frontières de l'Union européenne, la FEETS-FO tient à exprimer son inquiétude quant aux potentielles répercussions sur les travailleurs et les usagers.

    Ainsi, le maire de Londres a récemment alerté sur les défis majeurs que pourrait engendrer le système EES (Entry/Exit System) en octobre prochain. Ces craintes sont légitimes étant donné les prévisions de « chaos » dans certaines infrastructures de transport, avec des files d'attente susceptibles de devenir démesurées, surtout aux heures de pointe.

    La FEETS FO considère que les préoccupations relatives aux frontières ne peuvent pas faire l'impasse de l'urgence à résoudre les problèmes potentiels qui pourraient surgir, notamment en termes de temps d'attente accru, de pression, et de charges de travail supplémentaires sur les travailleurs.

    Il est impératif que les décideurs prennent en compte les préoccupations soulevées par les experts et les parties prenantes concernant l'EES. Des retards significatifs dans les contrôles pourraient avoir des répercussions néfastes sur la vie quotidienne des travailleurs, ainsi que sur l'efficacité des services de transport.

    Force Ouvrière exhorte les autorités compétentes à accorder une attention particulière à la capacité des infrastructures existantes à absorber cette nouvelle charge de travail et prévoir les embauches sur statut pérenne nécessaires pour garantir un déploiement efficace du système EES.

    Nous appelons également à une concertation entre les autorités, les entreprises de transport et les représentants syndicaux afin de trouver des solutions viables qui garantissent à la fois la sécurité et la fluidité des déplacements et les intérêts des salariés.

    Par ailleurs, il convient de rappeler les difficultés rencontrées dans les aéroports européens à l'été 2022, lors de la reprise du trafic post-Covid. Les files d'attente interminables, les retards et les désagréments pour les passagers mais surtout pour les salariés ont mis en lumière la nécessité d'une planification adéquate et des recrutements nécessaires pour faire face à de telles situations.

    En conclusion, la FEETS-FO sera particulièrement vigilante sur l'impact du système EES sur les salariés et leurs conditions de travail afin de défendre leurs intérêts dans la mise en ouvre de cette réglementation européenne.


  • Leroy Merlin : un plan de licenciement qui ne porte pas son nom

    Communiqué de la FEC-FO – Section Fédérale du Commerce & VRP

    La Direction de chez Leroy Merlin (enseigne de la Galaxie Mulliez) a décidé de supprimer tous les postes de comptable dans l'ensemble de ses magasins sans annoncer de Plan de Sauvegarde de l'Emploi.

    Que vont devenir les 200 salariés qui occupent ces postes : reclassements, démissions, licenciements ?

    Sous couvert d'un accord d'entreprise dit de Gestion des Emplois et Parcours Professionnels (GEPP), qui n'est au bout du compte qu'une antichambre à un Plan de licenciement, l'enseigne Leroy Merlin ne laisse que peu d'alternative à ses salariés, la plupart ayant plus de 20 ans d'ancienneté.

    Les propositions de changement de poste de travail sont : Tu es comptable, l'entreprise, dans sa grande générosité, te propose d'être à la logistique pour remplir les rayons à partir de 6 h du matin !.

    La Section Fédérale du Commerce & VRP et la Section FEC FO de Leroy Merlin dénoncent haut et fort ces pratiques de rentabilité à outrance et ce mépris pour les salariés devenus « inutiles » aux yeux de cette direction.

    Les salariés concernés par cette disparition des métiers comptables en magasins se sentent méprisés et complètement abandonnés par l'entreprise à laquelle ils ont dévoué une grande partie de leur vie.

    Il y a peu, la direction générale Leroy Merlin déclarait avec emphase : Je veux souligner à quel point « l'Humain au cœur de l'Entreprise » engage l'ensemble des managers et des équipes. C'est comme ça que nous avons toujours su pérenniser et amplifier notre culture humaine. Quelle hypocrisie !

    La Section Fédérale du Commerce & VRP et la Section FEC FO de Leroy Merlin apportent tout son soutien aux salariés impactés par ce plan de licenciement « déguisé ».


  • Cessation d'activité : la procédure de licenciement économique pas toujours protectrice

    Une fermeture d'entreprise peut être vécue comme un événement traumatisant, surtout lorsqu'aucune solution de repli n'a été trouvée.

    Rigoureusement encadré, le licenciement économique comprend une étape essentielle : la recherche de reclassement du salarié.

    Toutefois, l'obligation de reclassement qui pèse sur l'employeur n'est pas absolue, ainsi que le rappelle la Cour de cassation dans un arrêt du 27 mars 2024 (Cass. soc., 27-3-24, n°22-23055).

    En l'espèce, les faits sont les suivants : deux salariés sont engagés dans une association. Celle-ci va cesser toute activité et licencie à cet effet les deux salariés. Leur licenciement est reconnu comme n'ayant pas une cause réelle et sérieuse, faute pour l'employeur d'avoir tenté un reclassement des deux salariés.

    L'employeur forme un pourvoi en cassation. A l'appui de celui-ci, il invoque que la cessation totale et définitive de l'association constitue un motif valable de licenciement sans qu'il y ait besoin de procéder à une recherche de reclassement.
    La Cour donne raison à l'employeur, mais son motif diffère sensiblement.

    Elle affirme que la cessation complète et définitive de l'activité de l'entreprise constitue en soi un motif de licenciement. Cependant, si l'employeur a pu valablement ne pas avoir à tenter de reclasser les salariés, ce n'est pas en raison de la cessation d'activité, mais parce que, dans les faits, l'association ne faisait pas partie d'un groupe.

    Un bref point sur l'obligation de reclassement est utile avant de revenir à l'arrêt.

    L'article L 1233-4 du code du travail dispose que le licenciement pour motif économique d'un salarié ne peut intervenir que lorsque (…) le reclassement de l'intéressé ne peut être opéré sur les emplois disponibles, situés sur le territoire national dans l'entreprise ou les autres entreprises du groupe dont l'entreprise fait partie (…).

    En principe, un licenciement économique prononcé en l'absence d'une recherche de reclassement est dépourvu de cause réelle et sérieuse.

    Précisons, par ailleurs, que l'obligation de reclassement n'est pas une obligation de résultat, mais de moyens. L'employeur ne doit pas repositionner coûte que coûte le salarié sur un autre poste (voir par ex., Cass. soc., 21-9-10, n°09-42102).

    Cette obligation de recherche d'un reclassement connaît toutefois le tempérament qui est affirmé dans le présent arrêt : la cessation d'activité d'une entreprise n'appartenant pas à un groupe.

    Il faut relever la nuance. La cessation d'activité n'est pas un motif qui dispense de manière générale un employeur de rechercher un reclassement des salariés dont le licenciement est envisagé. La dispense n'est permise que lorsque l'employeur ne fait pas partie d'un groupe.

    La solution énoncée dans cet arrêt n'est pas nouvelle. Elle confirme une jurisprudence bien établie.

    Comme mentionné plus haut, en principe, une cessation d'activité ne dispense pas un employeur de rechercher à reclasser le salarié dans un autre emploi. Toutefois, la Cour tempère ce propos depuis pas mal de temps. Elle a déjà énoncé, dans un arrêt du 29 mai 2002, que dès lors que la cessation d'activité est caractérisée et que l'employeur n'appartient pas à un groupe, il justifie de ce fait l'impossibilité de reclassement et peut ainsi licencier valablement un salarié (Cass. soc., 29-5-02, n°00-41939), solution confirmée dans un arrêt du 15 décembre 2010 (Cass. soc., 15-12-10, n°09-42795).

    Il faut retenir de cet arrêt que l'obligation de reclassement ne disparaît pas si une cessation d'activité est envisagée. C'est seulement dans l'hypothèse, malheureusement courante, où l'entreprise ne fait pas partie d'un groupe, que la dispense de reclassement joue.


  • JO : FO, la vigilance à toute épreuve

    Réquisition, travail dominical : les Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août, et les Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre, étaient au menu du CCN de Chalon-sur-Saône. Et avant même que ces Jeux ne commencent, un premier bilan : dans la fonction publique, l'État employeur, prompt à réquisitionner, traîne des pieds pour accorder un surplus salarial. Au ministère de l'Intérieur, les forces de police notamment ne pourront pas prendre de congés pendant cette période. Le secteur police de FO a dû batailler pour obtenir des compensations. À la suite d'une manifestation en début d'année, on a réussi à négocier des primes. Il a fallu arracher certains engagements. Mais aujourd'hui, nous sommes inquiets. Nous attendons toujours les textes officiels du ministère, a expliqué Grégory Joron, secrétaire général d'Unité SGP Police-FO (syndicat devenu UN1TÉ depuis le 3 avril). Dans sa résolution, le CCN rappelle sa revendication : l'effort pour l'organisation des Jeux doit s'accompagner de compensations salariales supplémentaires. Pour le moins !

    Menaces sur les acquis sociaux

    Le CCN dénonce aussi la remise en cause des droits fondamentaux des travailleurs, en termes de mobilité, de droit aux congés et de temps de travail, à l'occasion des Jeux olympiques. Car les JO sont un excellent laboratoire de casse de nos acquis sociaux, a averti Gabriel Gaudy, secrétaire général de l'UD FO de Paris. À la Ville de Paris justement, les camarades sont montés au créneau pour dire qu'ils ne pourraient pas prendre des congés librement, ou même qu'on leur interdisait d'en poser. Pour ceux qui devront travailler, les primes pourraient être inexistantes ou différenciées. Autre problème abordé : les dérogations au repos dominical : dans les zones où se dérouleront les épreuves, la loi relative aux JO (loi du 19 mai 2023) permet l'ouverture des commerces le dimanche pendant les Jeux. Mais cela ne signifie pas qu'il faille accorder un blanc-seing pour tout un pan de l'économie !, a fustigé Sébastien Busiris, secrétaire général de la FEC-FO, citant le cas de banques où l'on parle de dérogations pour ouvrir le dimanche, y compris dans des endroits où il n'y a aucune épreuve olympique !. Parmi les inquiétudes des militants, il y a aussi les atteintes au droit de grève. Le 9 avril, une proposition de loi sénatoriale visant à interdire la grève dans les transports (jusqu'à trente jours par an) devait être examinée au Sénat. Et, pour les militants, cela n'a rien d'une coïncidence. Si ce texte arrive maintenant, c'est qu'il est certainement lié aux Jeux olympiques. C'est une remise en cause fondamentale de nos droits sociaux !, a alerté Zaïnil Nizaraly, secrétaire général de la FEETS-FO. La vigilance reste de mise. À l'approche des JO, la résolution du CCN réaffirme que FO combattra toute remise en cause du droit de grève.


dimanche 14 avril 2024

  • Déclarer un don ou une cession de droits sociaux

    Pour réaliser votre démarche, il vous sera utile d'avoir le numéro fiscal de la personne ayant réalisé le don afin de préremplir ses informations. Si vous ne le possédez pas, vous pourrez compléter par vous-même les informations sur son identité.

    Voici quelques informations qui vous seront nécessaires avant de vous lancer dans la démarche.

    Quel(s) don(s) dois-je déclarer ?

    Tous les dons à l'exception des présents d'usage qui peuvent être faits à l'occasion d'un événement particulier (fête, mariage, anniversaire…). Ce cadeau doit être d'une valeur modique par rapport à la fortune de celui qui le donne.

    Exemple : ma grand-mère m'a donné 1 000 euros pour l'obtention de mon bac, dois-je déclarer cette somme ? Non. Mon oncle décide de me faire un don de 10 000 euros, dois-je déclarer cette somme ? oui.

    Si vous souhaitez bénéficier de la réduction applicable aux droits d'enregistrement dans le département de la Guyane telle que prévue par l'article 1043A du CGI, vous ne pourrez pas déclarer le don en ligne. Vous devrez compléter un formulaire cerfa n°2735 et l'adresser à votre service départemental de l'enregistrement.

    Si vous souhaitez bénéficier de l'exonération prévue par le dispositif relatif au Pacte Dutreil (articles 787B et C du CGI), vous ne pourrez pas déclarer le don en ligne. Vous devrez compléter un formulaire cerfa n°2735 et l'adresser avec les pièces justificatives à votre service départemental de l'enregistrement.

    Qui doit réaliser la déclaration de don ?

    La déclaration doit être effectuée par la personne qui reçoit le don. Si la personne qui reçoit est un mineur ou un majeur protégé, il est admis qu'en tant que représentant, le donateur (celui qui donne) puisse réaliser la déclaration.

    Si la personne qui reçoit est le majeur rattaché au foyer fiscal de ses parents, il peut créer son espace numérique personnel.

    Quand puis-je effectuer la déclaration ?

    Il n'y a pas de délai. Votre don est soumis à l'impôt.

    Il existe un délai d'un mois si vous recevez une somme d'argent dans la limite de 31 865 euros et selon certaines conditions, afin de pouvoir bénéficier d'une exonération totale d'impôt.

    Lorsque l'administration vous demande de justifier un don non-déclaré, vous devez effectuer la déclaration dans un délai d'un mois. Ce délai démarre au jour où vous avez indiqué à l'administration votre intention de déclarer.

    Pour plus d'informations

    FAQ : Déclaration de don en ligne
    FAQ : Déclaration de cession de droits sociaux en ligne
    Pas-àpas : Je déclare un don en ligne


  • Christine Marchetti-Hakani, la défense du service public de l'enseignement chevillée au corps

    Christine Marchetti-Hakani, 53 ans, est secrétaire départementale lycées-collèges de la FNEC FP-FO dans le Val-d'Oise. Enseignante depuis vingt-deux ans, elle est l'un des visages FO de l'opposition à la réforme du « Choc des savoirs ».

    Contre la mise en place des groupes de niveau au collège, en mathématiques et en français, Christine Marchetti-Hakani est de toutes les manifestations parisiennes. Pour la troisième mobilisation organisée dans la capitale le 2 avril, en sus d'un appel national des enseignants à la grève, la secrétaire départementale lycées-collèges dans le Val-d'Oise de la FNEC FP-FO était facilement repérable sous son drapeau rouge FO, porté haut et personnalisé d'un 95 en lettres noires. L'école publique n'est pas faite pour trier, appuyait la prof de français. Ce mardi, elle ne battra le pavé qu'une paire d'heures pour regagner à temps son bahut.

    Le soir même, elle tractait devant les grilles du collège public Léonard de Vinci à Bouffémont (Val-d'Oise), où elle enseigne, pour inciter les parents d'élèves à rejoindre une réunion d'information sur la réforme voulue par Gabriel Attal et dont FO demande le retrait. La militante est intarissable sur ses dangers : la rupture avec la logique du collège unique, le risque de relégation et ségrégation sociales pour les plus défavorisés et/ou fragiles scolairement, l'absence de moyens – la réforme étant prévue à moyens horaires constants voire en régression. Ce qui va contraindre les établissements à prendre des heures sur d'autres disciplines. Dans mon collège, on a perdu quarante heures d'enseignement en deux ans. Il n'y a déjà plus de technologie en 6e ni d'enseignement en demi-groupe en langue étrangère, précise-t-elle, furieuse contre cette réforme qui casse le service public de l'enseignement, déjà exsangue.

    J'apprends la détermination

    Expliquerécouteramplifier la prise de conscience des raisons pour lesquelles on en est là… Voilà ce qui motive l'enseignante, qui a la défense du service public de l'enseignement chevillée au corps. C'est ce qui l'a poussée en 2014 à prendre sa carte à la FNEC FP-FO, choisie parmi toutes les organisations parce qu'elle ne s'abîme pas dans la seule défense des intérêts catégoriels, mais voit plus grand, interroge les politiques publiques. Pendant dix ans, j'ai été une simple adhérente. Entre la correction des copies et mes deux enfants, j'étais occupée, précise cette native du Val-d'Oise, titulaire d'une maîtrise en lettres modernes, licenciée en italien et en français langue étrangère. Avant son adhésion à FO, pour avoir critiqué une précédente réforme, la fonctionnaire au franc-parler avait écopé d'un signalement administratif, pour propos publics déloyaux.

    Les enfants grandis et les mouvements sociaux de la fin 2018 – lesquels ont permis de redécouvrir la fraternité – l'ont poussée à s'investir davantage, mue par la volonté de tisser du lien social au service de ses convictions. J'ai commencé par animer les heures syndicales dans les établissements, rappelle-t-elle. Remarqué, son investissement lui vaut d'être devenue, l'an passé, secrétaire départementale lycées-collèges (SNLC-FO) de la FNEC FP-FO, chargée de coordonner l'action des militants. Contre la mise en place des groupes de niveau, elle table aujourd'hui sur les luttes, reliées entre elles, que mènent les enseignants du primaire et du secondaire, les associations de parents et les élèves. À l'image du mouvement né en Seine-Saint-Denis depuis février. Un travail de fourmi, concède-t-elle : J'apprends la détermination.


samedi 13 avril 2024

  • [Documentaire/cinéma] Madame Hoffman, ou le portrait d'une infirmière en lutte

    Je me dis que j'ai vécu des milliards de vies… Pour Madame Hoffman, cadre infirmière à l'hôpital Nord de Marseille, l'heure du bilan approche. Sébastien Lifshitz l'a suivie au cours de sa dernière année d'activité, avant une retraite bien méritée. Il restitue dans son documentaire un quotidien intense, dédié à l'accompagnement des autres.

    On est avec Sylvie Hoffman lorsqu'elle se démène pour conserver les effectifs dans son service de pneumologie ; qu'il faut refuser l'entrée d'un nouveau patient car elle n'a plus de lit disponible ou encore jongler avec les absences liées au Covid. Outre les séquences à l'hôpital, on suit la cadre chez sa mère (ancienne aide-soignante), chez son mari installé dans les Alpes du Sud, à la plage avec sa fille et même dans ses propres rendez-vous médicaux. Tous ces moments lors desquels elle réalise la pression qui pèse sur ses épaules.

    Madame Hoffman n'est pas un film larmoyant. C'est un documentaire sensible, qui n'oublie pas les moments de plaisir qui font aussi la vie du service dans lequel la cadre officie. Le film a reçu le prix de la critique au festival de cinéma de Valenciennes.

     

    Madame Hoffman, de Sébastien Lifshitz, 144 minutes, en salle depuis le 10 avril.

  • [Cinéma] Gagner sa vie à tout prix

    Le premier film du réalisateur galicien Alvaro Gago met en lumière la condition difficile d'une mère de famille sans diplômes mais à l'énergie débordante lorsqu'il s'agit de travailler pour garder la tête hors de l'eau. Sélectionné dans de nombreux festivals de cinéma, Matria offre un très beau portrait de femme d'aujourd'hui. En salle à partir du 17 avril.

    Ramona court toute la journée. De la conserverie de Galice où elle brique les ateliers avant l'arrivée des ouvriers, au port où elle conditionne les moules en filets, puis chez elle où elle entretient un mari plus souvent ivrogne que soutien de famille. Quand les nouveaux patrons de la conserverie annoncent leur intention de revenir aux salaires d'il y a huit ans pour conserver les emplois, c'en est trop pour la jeune quadra qui claque la porte. Mais rien pour elle à l'agence pour l'emploi. Il faut pourtant qu'elle continue à mettre de l'argent de côté pour financer les études de sa fille. Ramona déniche alors un emploi de femme de ménage chez un particulier, et par cette relation, elle va se permettre de s'imaginer un avenir différent.

    Tantôt forte, tantôt fragile, la protagoniste de Matria est un personnage inspiré de la réalité. Alvaro Gago l'a rencontrée chez son grand-père, lorsque celui-ci a recruté une femme de ménage après le décès de son épouse. Francisca a d'ailleurs tourné son propre rôle dans le premier court métrage aux allures de documentaire du réalisateur, couronné à Sundance en 2018. Elle est devenue une amie de la famille, une amie d'Alvaro et a participé au casting du long métrage, qui a permis de sélectionner Maria Vasquez pour l'incarner.

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    Pour quelques billets dans une boîte en fer blanc

    Pour la construction de son personnage, le réalisateur s'est avoué influencé par les personnages féminins de Visconti, mais aussi par le cinéma des frères Dardenne ou celui de Robert Guediguian dans leur manière de filmer une réalité simple, des vies rudes, des choix radicaux…

    Matria se développe à un rythme haletant. Ramona est presque de tous les plans. Puis peu à peu le rythme ralentit alors que la protagoniste se penche sur ses propres besoins, s'inquiète de sa santé mise à mal par son métier comme par son addiction au tabac ou le stress de cette vie de peu, des tâches éreintantes recommencées chaque jour pour déposer quelques billets dans la boîte en fer blanc de ses économies.

    Un beau portrait de femme, primé au Festival du film international de Seattle, pour la réalisation et dans la catégorie meilleure actrice, ainsi qu'au festival de Malaga.

     

    Matria, un film d'Alvaro Gago, en salle à partir du 17 avril.

vendredi 12 avril 2024

  • Emploi des seniors : FO refuse de signer le projet d'accord

    Le 9 avril, l'ultime réunion de négociation sur l'emploi des seniors, organisée in extremis, n'aura pas permis d'aboutir à un accord. Le 10 avril au soir, Force ouvrière décidait de ne pas signer le projet d'ANI. Les quatre autres syndicats devraient leur décision prochainement. FO dénonce l'intransigeance du patronat, sourd à négocier des droits pour la carrière des seniors.

    Après un marathon de dix séances de négociation, les discussions laborieuses les 8 et 9 avril n'auront pas permis aux organisations syndicales et patronales de trouver un accord sur l'emploi des seniors. Le projet final mis à la signature n'avait guère évolué et comportait des lignes rouges inacceptables pour FO. Parmi les rares avancées, le patronat avait accepté une négociation obligatoire sur l'emploi et les conditions de travail des seniors tous les trois ans dans les entreprises à partir de 300 salariés (et non plus 1 000 salariés comme précédemment proposé), ou encore des négociations sur l'emploi des seniors dans les branches tous les quatre ans. Problème : pour embaucher des salariés âgés de plus de 60 ans, le Medef aura maintenu jusqu'au bout la création d'un CDI spécifique (baptisé contrat de valorisation de l'expérience), applicable jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite à taux plein. Un dispositif refusé en bloc par les syndicats depuis le début. FO pointait notamment le risque que les salariés soient licenciés à la cinquantaine avant d'être réembauchés sous ce type de contrat.

    Des dispositifs fragilisant les salariés

    Au chapitre, accompagnement des parcours professionnels, le patronat aura aussi refusé la création de nouveaux droits pour les seniors. Notamment un droit à la reconversion demandé par FO et l'ensemble des syndicats. Pire, le projet, avancé par le patronat, aurait permis de se séparer plus facilement des salariés via la formation. Le texte fusionnait les dispositifs de transition professionnelle (dont le Projet de transition professionnelle, PTP). Mais en cas de projet de transition professionnelle à l'initiative du salarié, le patronat souhaitait qu'il n'y n'ait plus simple suspension, mais rupture du contrat de travail (démission ouvrant droit au chômage). Un recul inacceptable pour les syndicats. Pour amoindrir l'effet du recul de l'âge légal de la retraite de deux ans, FO exigeait que la retraite progressive devienne un droit opposable à la main du salarié. Le Medef y sera resté sourd, se réfugiant derrière le coût possible d'une telle mesure, évoquant la lettre de cadrage dont l'objectif était de l'absence de dépenses supplémentaires...

    In fine, l'intransigeance du patronat fait planer à l'avenir une menace forte sur le paritarisme a réagi la confédération, le 10 avril. Faute d'accord national interprofessionnel sur les seniors, le gouvernement, qui veut doubler leur taux d'emploi, pourrait reprendre la main. Le sort de l'avenant à la convention de l'assurance-chômage sur l'indemnisation des seniors est incertain. La réunion entre syndicats et patronat, prévue dans la foulée le 10 avril, a été annulée.


  • CCN des 27 et 28 mars 2024 : Pour nos droits, il faut porter un coup d'arrêt aux politiques d'austérité

    Dans un contexte international fait de tensions et où les populations civiles sont les premières victimes des actions sanglantes dans de nombreuses régions du monde…, la revendication Pain, Paix et Liberté est plus que jamais d'actualité, a tenu à rappeler, dans sa résolution générale adoptée à l'unanimité moins une voix, le Comité confédéral national de FO, qui se tenait à Chalon-sur-Saône, en Bourgogne, les 27 et 28 mars. FO, qui s'oppose à la volonté de l'exécutif français d'aller vers une politique d'économie de guerre, fustige l'axe d'austérité qui s'ancre et organise la remise en cause du modèle social. Les droits des travailleurs, dont ceux des plus fragiles, sont attaqués, les services publics, garants de la cohésion sociale, sont mis à mal par leur manque de moyens, et par ailleurs l'exécutif, cherchant à imposer des réformes au seul motif d'économies sur les dépenses publiques, n'hésite pas à malmener le paritarisme. À travers quelque quarante-huit interventions à la tribune, les délégués, réaffirmant la hausse des salaires comme revendication majeure, ont montré toute leur détermination à lutter pour les droits et à travailler au développement de l'organisation, par de nouvelles implantations et une audience amplifiée, issue d'élections que FO prépare.

    La hausse des salaires mais aussi les prochaines élections dans les TPE, dans les chambres d'agriculture et celles dans les CSE (27 000 cette année), toutes participant à fixer la représentativité nationale de FO… Les négociations, dans le cadre des Jeux olympiques, de compensations pour les agents publics, en faisant valoir le respect des droits à congés et du temps de travail, et cela alors que ces derniers mois se multiplient les attaques contre le droit de grève. L'organisation aussi du 1er Mai ou encore l'annonce par la confédération de la création d'ici juillet d'une plateforme privée de services (billetterie, voyages…) pour les adhérents. Des sujets abordés lors du comité confédéral de FO, qui s'est réuni les 27 et 28 mars au cœur de la Bourgogne, à Chalon-sur-Saône. Mais ce CCN était surtout empreint d'une tonalité grave. À l'image du contexte international, présentant une multiplication de conflits sanglants dont FO demande l'arrêt immédiat. À l'image aussi de la situation nationale, avec des travailleurs inquiets, pris dans la tourmente de la remise en cause de leurs droits, cela par une austérité sur les dépenses publiques qui orchestre tout. La question de ces atteintes et des moyens de les contrer était ainsi au cœur du CCN. Au sein de la CES, nous poursuivons nos actions contre l'austérité (…). Ce combat (…) est au cœur du cahier revendicatif que nous avons préparé à l'occasion des élections européennes, qui se tiendront le 9 juin prochain. (…) Nous l'avons adressé aux têtes de liste françaises, pour alerter les candidats au Parlement européen sur les effets désastreux de l'austérité pour les services publics, nos droits et nos modèles sociaux, indiquait le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. Parmi les quarante-huit délégués intervenant à la tribune, beaucoup souligneront cette nécessité de combattre la dégradation sociale.

    « Les vainqueurs, c'est la finance, les patrons ! »

     Les annonces se multiplient sur les coupes budgétaires, 10 milliards, 20 ou 25 milliards l'année prochaine, peut-être plus… Les recettes fiscales qui rentrent moins que prévu, le déficit qui dérape… De réductions d'impôts en réductions d'impôts, en faveur des entreprises et des plus aisés, la fin de l'ISF, la baisse des impôts de production… c'est plus de 50 milliards de recettes en moins pour les finances publiques, à la faveur d'une politique d'offre dont on voit aujourd'hui le résultat. On scie la branche sur laquelle on est assis, pointait Frédéric Souillot. Et les vainqueurs, c'est la finance, les patrons !, résumait François Guérard (Fage). Les administrations publiques, qui souffraient déjà d'une insuffisance de moyens, viennent, elles, de subir des coupes, 5 milliards d'euros en 2024, rien que sur leurs crédits de fonctionnement. Et les économies supplémentaires annoncées, fustigeait Dominique Régnier (Services publics/SPS), auront un impact sur les rémunérations des agents. Cette austérité s'orchestre aussi par la pression que met l'exécutif sur le paritarisme, lequel est de plus en plus en danger, s'inquiétait Henri Lalouette (Charente), évoquant entre autres la tentative de ponction par l'État des comptes de l'Agirc-Arrco. Le 27 mars, le Premier ministre annonçait une nouvelle réforme à venir de l'Assurance chômage, alors même que l'exécutif a refusé de valider le dernier accord entre les interlocuteurs sociaux Le gouvernement cantonne les organisations syndicales dans le rôle de subsidiaires, s'indignait Michel Le Roch (Loire-Atlantique). Il y a une volonté d'étatisation de l'Assurance chômage, pointait Valentin Rodriguez (FO Métaux). On stigmatise les chômeurs, s'indignait Sébastien Busiris (FEC-FO), s'élevant aussi contre une autre réforme en projet, la Pacte 2, pour des simplifications au profit des entreprises.

    Mettez la pression sur ceux de la CPME !

    Il s'agirait de revoir les seuils d'effectifs qui impacteraient les IRP, ce qui serait faire des économies sur leur dos ?! Décider de dérogations qui ressemblent étrangement aux ordonnances Macron ?!. Pour Sébastien Vacher (Jura), déroger au Code du travail pour les entreprises de moins de 50 salariés, c'est attaquer le syndicalisme. Il faut s'implanter dans ces petites entreprises !. Et d'interroger : Va-t-on continuer à parler avec la CPME qui veut notre peau ?! Une CPME à l'origine de quatre-vingts propositions de déréglementations, et que le gouvernement semble fort apprécier. Mettez la pression sur ceux de la CPME qui siègent dans vos départements et régions. On n'accordera pas nos voix pour qu'ils siègent [dans les instances paritaires, NDLR] ! Et si ça ne suffit pas, on prendra alors une décision, lançait Frédéric Souillot. Et de s'indigner du grand rêve de la CPME : la fusion du Code du travail, du Code du commerce et du Code des impôts, et l'arrêt du monopole syndical au premier tour d'une élection, ce monopole étant l'absence de deuxième tour si des organisations syndicales sont présentes au premier tour et que le taux de participation est supérieur à 50 %. J'ai envoyé un message au président de la CPME dans le département, en lui disant que si les positions restent à l'écrasement des organisations syndicales, ça ne le fera pas !, rapportait Franck Bergamini (Bouches-du-Rhône). Et ne pas oublier, précisait Frédéric Souillot, que le versement de l'AGFPN (l'Association de gestion du fonds national pour le financement du dialogue social) représente 78 % du budget de la CPME. Pour U2P, c'est 82 % du budget. Donc du paritarisme ils en veulent bien, surtout quand ça rapporte !.

    Alors que l'exécutif n'a toujours pas imposé aux entreprises, comme le demande cependant FO, une conditionnalité des aides publiques (160 milliards d'euros par an dont la moitié par les exonérations de cotisations), le patronat s'est récemment activé pour obtenir un nouveau cadeau. Un amendement du gouvernement au projet de loi pour une mise en conformité du droit des congés payés français aux règles européennes a été adopté en première lecture à l'Assemblée (examiné en commission mixte paritaire le 9 avril). Par cet amendement, le nombre de jours de congés acquis lors d'un arrêt maladie diffère selon le type de celui-ci. Il serait de cinq semaines par an en cas d'arrêt pour accident du travail ou maladie professionnelle… Mais de quatre semaines en cas de maladie simple. Des droits confisqués !, fulminait Jérémie Lorente (Drôme-Ardèche).

    Pour les salaires, pour les droits, FO réfléchit à l'organisation, à la rentrée de septembre, de meetings en régions.

    Valérie Forgeront

     

    JO : FO, la vigilance à toute épreuve

    Réquisition, travail dominical : les Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août, et les Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre, étaient au menu du CCN de Chalon-sur-Saône. Et avant même que ces Jeux ne commencent, un premier bilan : dans la fonction publique, l'État employeur, prompt à réquisitionner, traîne des pieds pour accorder un surplus salarial. Au ministère de l'Intérieur, les forces de police notamment ne pourront pas prendre de congés pendant cette période. Le secteur police de FO a dû batailler pour obtenir des compensations. À la suite d'une manifestation en début d'année, on a réussi à négocier des primes. Il a fallu arracher certains engagements. Mais aujourd'hui, nous sommes inquiets. Nous attendons toujours les textes officiels du ministère, a expliqué Grégory Joron, secrétaire général d'Unité SGP Police-FO (syndicat devenu UN1TÉ depuis le 3 avril). Dans sa résolution, le CCN rappelle sa revendication : l'effort pour l'organisation des Jeux doit s'accompagner de compensations salariales supplémentaires. Pour le moins !

    Menaces sur les acquis sociaux

    Le CCN dénonce aussi la remise en cause des droits fondamentaux des travailleurs, en termes de mobilité, de droit aux congés et de temps de travail, à l'occasion des Jeux olympiques. Car les JO sont un excellent laboratoire de casse de nos acquis sociaux, a averti Gabriel Gaudy, secrétaire général de l'UD FO de Paris. À la Ville de Paris justement, les camarades sont montés au créneau pour dire qu'ils ne pourraient pas prendre des congés librement, ou même qu'on leur interdisait d'en poser. Pour ceux qui devront travailler, les primes pourraient être inexistantes ou différenciées. Autre problème abordé : les dérogations au repos dominical : dans les zones où se dérouleront les épreuves, la loi relative aux JO (loi du 19 mai 2023) permet l'ouverture des commerces le dimanche pendant les Jeux. Mais cela ne signifie pas qu'il faille accorder un blanc-seing pour tout un pan de l'économie !, a fustigé Sébastien Busiris, secrétaire général de la FEC-FO, citant le cas de banques où l'on parle de dérogations pour ouvrir le dimanche, y compris dans des endroits où il n'y a aucune épreuve olympique !. Parmi les inquiétudes des militants, il y a aussi les atteintes au droit de grève. Le 9 avril, une proposition de loi sénatoriale visant à interdire la grève dans les transports (jusqu'à trente jours par an) devait être examinée au Sénat. Et, pour les militants, cela n'a rien d'une coïncidence. Si ce texte arrive maintenant, c'est qu'il est certainement lié aux Jeux olympiques. C'est une remise en cause fondamentale de nos droits sociaux !, a alerté Zaïnil Nizaraly, secrétaire général de la FEETS-FO. La vigilance reste de mise. À l'approche des JO, la résolution du CCN réaffirme que FO combattra toute remise en cause du droit de grève.

    Ariane Dupré

     

    TPE et chambres d'agriculture : FO déjà dans les préparatifs de ces deux élections

    Du 25 novembre au 9 décembre 2024, les salariés des très petites entreprises (moins de 11 salariés) éliront leurs représentants pour quatre ans. Cinq millions de salariés travaillent dans ces TPE et sont donc concernés par ce scrutin. En quatrième position lors des précédentes élections, l'enjeu pour FO sera d'améliorer ses résultats, d'autant plus que ces derniers servent aussi à déterminer notre représentativité nationale, a rappelé, lors du CCN, le secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot. Alors que la participation à ces élections était très faible (5,44 %) en 2021, chacun sait que chaque voix va compter, a souligné Didier Pieux, secrétaire fédéral à la FGTA-FO, qui prépare les élections TPE. Notre objectif c'est d'être en tête dans un maximum de branches professionnelles, comme celles des particuliers-employeurs, du commerce, de l'alimentaire ou la coiffure-esthétique. Et de lister les outils prévus par la fédération pour sensibiliser les salariés : guides, flyers par secteur d'activité, vidéos sur les réseaux sociaux. Pour ces salariés isolés, le fonctionnement des syndicats reste abstrait. Ils doivent comprendre que la négociation collective et le soutien individuel sont les moyens les plus efficaces pour améliorer leurs droits. Dans le cadre de la création de ces outils, nous nous sommes donc mis à leur place. La FGTA, par la voie de son secrétaire général, Laurent Rescanières, a également indiqué qu'elle mettrait à disposition de tous les salariés, jusqu'à fin 2024, sa plateforme avantagespourtous.com, laquelle, sur inscription, permet de bénéficier d'offres intéressantes, de prix pour différents produits et services, notamment le soutien scolaire pour les enfants, les consultations juridiques…

    Gagner encore en audience

    Pour les élections dans les TPE, tout le monde doit se mobiliser, des unions départementales aux fédérations !, a ajouté Didier Pieux. Afin d'accroître les résultats de FO, il nous paraît urgent d'organiser des réunions entre UD et fédérations, a suggéré de son côté Sylvia Veitl, secrétaire générale de FO-Pharmacie. Les élections TPE sont une de nos priorités, la fédération compte notamment en effet le secteur de la pharmacie d'officine. FO y affiche une représentativité de plus de 30 %. Notre objectif est de la maintenir. Si les unions départementales FO s'activent pour les élections TPE, elles s'investissent aussi dans la préparation de celles des chambres d'agriculture, élections qui auront lieu en janvier 2025 : On a commencé à se retrousser les manches. Ces deux élections sont essentielles car ces salariés sont sous-représentés syndicalement, pour l'instant, a souligné Ludovic Durand, secrétaire général de l'UD FO Lozère.

    Ariane Dupré
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  • « Gérer mes biens immobiliers »

    Un service en ligne sur impots.gouv.fr

    Le service « Gérer mes biens immobiliers » permet aux propriétaires de biens immobiliers de déclarer l'identité des occupants ainsi que les loyers pour leurs biens loués. En 2023, la taxe d'habitation a été supprimée pour toutes les résidences principales et tous les contribuables. Cependant, elle reste applicable aux autres locaux, notamment les résidences secondaires et les locaux vacants. Les propriétaires (personnes physiques et personnes morales) doivent donc désormais, pour chacun de leurs locaux, déclarer à quel titre ils les occupent et, quand ils ne les occupent pas eux-mêmes, préciser l'identité des occupants et la période d'occupation.

    Une première déclaration d'occupation a dû être effectuée par l'ensemble des propriétaires (avant le 10 août 2023) pour établir la situation d'occupation de chaque bien au 1er janvier 2023. À compter de 2024, la déclaration d'occupation n'est nécessaire qu'en cas de changement de situation (vente d'un bien, départ d'un locataire…).

    La déclaration des loyers

    Lorsque les biens détenus sont loués, les propriétaires peuvent s'ils le souhaitent déclarer en ligne les loyers perçus.

    Si vous êtes un particulier : Connectez-vous sur votre espace particulier > Biens immobiliers.

    Rendez-vous sur votre espace professionnel Démarches > Gérer mes biens immobiliers. Dès que vous accédez au parcours déclara-tif, une bulle informative « Déclaration attendue » est affichée au-dessus de chaque bien immobilier. L'identité de l'occupant doit être renseignée : pour une personne physique, les noms, prénoms, date et lieu de naissance ; pour une personne morale, sa dénomination et son SIREN.

    Un récapitulatif vous est présenté avant la validation de la déclaration et vous pouvez à tout moment quitter le service et enregistrer les informations saisies pour ensuite re-prendre la démarche en cours. Une fois la déclaration validée, elle est immédiatement disponible au format PDF dans l'espace Gérer mes biens immobiliers.

    Pour plus d'informations :

    • une FAQ est disponible dans la rubrique Particulier > Gérer mon patrimoine/mon logement > Je fais des travaux dans mon habitation principale ou secondaire > Documentation utile.

    • un pas-à-pas est également disponible dans la rubrique Services en ligne : laissez-vous guider ! Je gère mes biens immobiliers.


jeudi 11 avril 2024

  • La Poste : les guichetiers en grève contre la mobilité forcée

    La direction de La Poste tente d'imposer à ses chargés de clientèle des déplacements jusqu'à 60 kilomètres de leur lieu de travail habituel. À l'appel d'une intersyndicale, le personnel était en grève le 2 avril, protestant contre cette dégradation de leurs conditions de travail.

    On ne fait pas une grève pour se faire plaisir, mais parce qu'on n'a pas réussi à se faire entendre lors des négociations qu'on a essayé de porter, assure Christine Simon, responsable du secteur Poste à la fédération FO-Com. À La Poste, où FO représente 19% des salariés, des mois de discussions sur les nouveaux accords internes se sont soldés l'année dernière par un échec. En cause, les exigences toujours plus grandes de la direction concernant la mobilité des chargés de clientèle – autrement dit, les guichetiers – d'un bureau de poste à l'autre.

    Toutes les organisations syndicales, sauf une, ont décidé de ne pas signer l'accord, poursuit Christine Simon. La Poste a donc sorti des mesures unilatérales, dont nous n'avons eu connaissance qu'en février. Devant cette absence totale de concertation, une intersyndicale à laquelle participe notamment FO a appelé à faire grève mardi 2 avril. Objectif : obtenir la réouverture de négociations pour valoriser le travail des chargées de clientèle et des chargées de clientèle remplaçantes par un recrutement pérenne à la hauteur des postes vacants, un meilleur salaire et une réelle amélioration des conditions de travail pour une réelle qualité de vie au travail.

    Risque routier et fatigue accrue

    Dans ces nouvelles mesures édictées unilatéralement, La Poste changeait les conditions d'exercice des chargés de clientèle en augmentant leur périmètre de déplacement, dénonce Alain Pelletingeas, du secteur Poste de la fédération. Pour combler les manques de main d'œuvre occasionnels ou durables, les guichetiers pourraient ainsi être amenés à se déplacer à 60 kilomètres de leur lieu habituel de travail – qui s'ajoutent, pour certains, à l'incontournable temps de trajet domicile-travail.

    Les personnels concernés ne veulent pas de cette détérioration de leurs conditions de travail, déjà difficiles, insiste Alain Pelletingeas. FO n'est pas contre toute évolution dans le cadre de l'entreprise, mais on ne peut pas dégrader à tout va les conditions de travail, surtout quand on parle de risque routier et de fatigue sur la route, renchérit Christine Simon.

    Vers une reprise des négociations

    Pour la militante, la grève du 2 avril a été une réussite : La direction parle de 8,9% de salariés grévistes, mais en calculant sur une population qui n'est pas directement impactée par la mesure. Parmi les concernés, on estime que 25% se sont mobilisés : pour La Poste, c'est exceptionnel ! Après le dépôt du préavis de grève, la direction était déjà en partie revenue en arrière pour tenter de calmer la colère. Au départ, ces déplacements devaient être obligatoires, maintenant, ils se feraient sur la base du volontariat, détaille Alain Pelletingeas.

    L'objectif de FO est désormais de pousser La Poste à revenir à la table des négociations, afin d'obtenir davantage de garanties et de poser plus largement la question des conditions de travail des chargés de clientèle – et donc, la question de l'attractivité du métier. L'exercice du guichetier est de plus en plus compliqué aujourd'hui, on lui demande d'être multitâches, de faire de la téléphonie mobile, de la vente bancaire, etc., explique Christine Simon. On n'est pas contre, car il est vrai qu'il faut trouver de l'activité. Mais à force de toujours en rajouter, et sans la reconnaissance qui va avec, la situation devient compliquée pour les salariés.

    Le bénéfice net de La Poste en chute libre

    Derrière ces questions de mobilité des guichetiers, se cachent en effet les difficultés économiques rencontrées par La Poste, les problèmes de recrutement et de précarisation de l'emploi. En 2023, le bénéfice net du groupe a été divisé par deux, sous l'effet entre autres du déclin inéluctable de son activité historique, la distribution de courrier. Selon le P-DG de La Poste, Philippe Wahl, la chute de celle-ci a fait perdre au groupe 6 milliards d'euros de recettes ces dix dernières années.

    La Poste n'en reste pas moins en charge de quatre missions de service public confiées par l'État au groupe : le service universel postal, le maintien d'un réseau de « points de contact » afin de contribuer à l'aménagement du territoire, la distribution de la presse et l'accessibilité bancaire. Mais celles-ci ne sont pas compensées par l'État à l'euro près, dénonce Christine Simon. Sur ces quatre missions, l'entreprise est en déficit, et ce sont les agents qui trinquent au niveau des salaires et des conditions de travail.

    Une force de travail de moins en moins pérenne

    Le maintien du service public nécessite alors une flexibilité toujours plus grande des personnels. Aujourd'hui, on est confrontés à des postes vacants et à une absentéisme important, expose la responsable FO. Alors que nous demandons du renfort d'emploi et des remplacements pérennes, c'est désormais la fermeture des bureaux qui sert de variable d'ajustement : s'il manque du personnel quelque part, on ferme un bureau pour pallier cette absence. Entre enjeux économiques et nécessité d'assurer un maillage territorial de proximité, La Poste peine à trouver son équilibre.

    Le groupe a ainsi de plus en plus recours à une force de travail variable et non pérenne, formée de CDD étudiants et d'intérimaires. Avec à la clé, des compétences qui se raréfient et des titulaires qui fatiguent. À force, La Poste aura du mal à trouver des gens pour faire ce métier, craint Christine Simon. Dans certaines zones, notamment les régions limitrophes où la main d'œuvre traverse les frontières pour trouver du travail mieux payé, La Poste connaît déjà des difficultés de recrutement. Car, comme le rappelle la responsable FO, 60% des postiers sont payés en dessous du salaire médian français.

    Fanny Darcillon


  • Jeux Olympiques et Paralympiques sécurité privée : Après les étudiants, les salaries privés d'emploi, les retraités, maintenant au tour des fonctionnaires !

    Communiqué de la FEETS-FO

    La Fédération de l'Equipement, de l'Environnement des Transports et des Services Force Ouvrière (FEETS FO), compétente pour représenter le secteur de la sécurité privée, a pris connaissance d'un projet de décret permettant d'autoriser, sous condition de détention des cartes professionnelles nécessaires, aux agents publics et aux ouvriers de l'État de cumuler un emploi public avec une activité salariée d'agent privé de sécurité pour travailler dans une entreprise de sécurité privée durant les jeux olympiques et paralympiques (JOP).

    Cet exercice d'activités rémunérées en tant qu'agent de sécurité, agent de protection physique de personnes ou d'agent de sécurité armé pourra s'exercer du 15 juillet au 15 septembre, pour des prestations liées au déroulement des JOP.

    Après les étudiants, les salariés involontairement privés d'emploi, les retraités, maintenant les fonctionnaires.
    Après les fonctionnaires, à qui le tour ?

    Pour la FEETS FO, cette extension à des fonctionnaires, alors même que les effectifs dans la fonction publique d'État notamment, sont insuffisant, est très malvenue.

    Le gouvernement devrait augmenter la valeur du point d'indice pour mieux rémunérer les fonctionnaires au lieu de leur laisser comme seule perspective de travailler pendant leurs jours de congés. Sauf à ce que cela ne constitue un signal tangible adressé aux fonctionnaires de préparer leur reconversion en vue du licenciement que leur promet le ministre Guérini !

    Cette fuite en avant pour essayer de trouver du personnel en nombre suffisant démontre ce que FO dit depuis de nombreux mois, les effectifs pour la sécurité privée ne seront pas au rendez-vous.


  • Frédéric Souillot, Secrétaire général de Force Ouvrière, était l'invité de Thomas Sotto

    Frédéric Souillot, Secrétaire général de Force Ouvrière, était l'invité du journal de 8h sur France 2 présenté par Thomas Sotto.


  • Viser notre modèle social : insupportable et contreproductif !

    Les annonces ordonnant l'austérité se multiplient, l'exécutif poursuivant toujours l'objectif de résorber au plus vite le déficit public et cela en ne touchant aucunement à la fiscalité, notamment celle des entreprises. Si l'exécutif s'entête à écarter l'apport possible de recettes supplémentaires aux finances publiques, ce qui interroge nombre de spécialistes, il redouble d'idées quant à la réduction des dépenses publiques et à l'attaque des droits collectifs. Alors que les menaces contre les travailleurs sont clairement exprimées, que s'affiche la pression sur le paritarisme et que s'organise la remise en cause du financement de notre modèle social, FO a inscrit dans la résolution générale de son récent CCN la nécessité de discuter, dans le public comme dans le privé, des moyens d'action afin de porter un coup d'arrêt aux politiques d'austérité .

    Je vous garantis la stabilité fiscale, nous n'augmenterons pas vos impôts, martelait le ministre de l'Économie le 3 avril à Paris devant un parterre de chefs d'entreprise. Cela visait à rassurer le patronat sur, entre autres, la fin promise en 2027 de la CVAE (impôt sur la valeur ajoutée, plus de 8 milliards d'euros de recettes initialement). Pour le Medef, l'État et les collectivités, ainsi que les systèmes de santé, doivent faire des efforts considérables sur leurs dépenses. En revanche, il est hors de question de toucher à la fiscalité des entreprises et à leurs aides publiques (160 milliards d'euros par an). À l'évidence, l'exécutif n'en a pas l'intention. Il concentre ses attaques sur les droits des travailleurs, et des assurés sociaux. Nous devons réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social, assène ainsi Bruno Le Maire. Le Premier ministre annonce une réforme de l'Assurance chômage à l'automne (la lettre de cadrage devrait arriver d'ici juin), cela alors que le taux de chômage risque de grimper autour de 8 % fin 2024. Est entre autres envisagée une réduction de la durée d'indemnisation des seniors. Plus largement, l'exécutif entend engager une nouvelle réforme du marché du travail. Il semble aussi projeter de s'attaquer aux arrêts de travail, par l'augmentation du nombre de jours de carence, de trois à sept, éventuellement. Est aussi annoncé pour ce printemps un texte de loi de « simplifications », Pacte 2, s'appuyant sur les propositions des entreprises (notamment de la CPME). Sont dans le viseur les CSE, le recours aux prud'hommes, le temps partiel… Autres attaques ? Dès le mois de mai, l'utilisation du CPF pour une formation induira pour le salarié un reste à charge de 100 euros. Depuis avril, les assurés sociaux ont vu doubler les franchises sur les médicaments, les consultations paramédicales et les transports sanitaires...

    Discuter des moyens d'action afin de porter un coup d'arrêt aux politiques d'austérité

    Si le Premier ministre annonce, sans détails, l'arrivée en juin de mesures de taxation des rentes, pour une application dès cette année (le président de la République a toutefois déclaré le 8 avril son refus d'une loi de finances rectificative pour 2024), ce n'est en rien une entorse au credo : la réduction sévère des dépenses publiques, pour un déficit public ramené à 3 % du PIB en 2027. À la réduction des dépenses publiques, 16 milliards d'euros en 2024, a été ajoutée une coupe budgétaire de 10 milliards d'euros, douloureuse pour les missions publiques. Et d'autres mesures viendront en complément, avertit l'exécutif tandis qu'est déjà prévue une réduction des dépenses, à hauteur de 20 milliards d'euros en 2025. Dans ce contexte de croissance déjà faible (à 0,8 % sur 2024 selon la Banque de France) et de chômage qui augmente, le cercle vicieux est enclenché, s'alarme FO. Les agences internationales de notation, Fitch et Moody's, viennent, elles, de prôner encore plus d'austérité. Idem pour Scope, exprimant toutefois sa crainte de mouvements sociaux, à l'image de la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites. Le CCN de FO a appelé le 28 mars à l'organisation d'assemblées générales dans les entreprises et administrations pour discuter des moyens d'action afin de porter un coup d'arrêt aux politiques d'austérité.


  • Déclaration en ligne : mode d'emploi

    Connectez-vous sur impots.gouv.fr pour accéder à la déclaration en ligne.

    La déclaration en ligne est accessible depuis la partie « Espace particulier ». Attention : il faut choisir un mot de passe pour s'authentifier et pouvoir accéder à son « Espace particulier ». L'écran d'authentification est divisé en deux parties :

    la partie gauche contenant une partie haute (pour la connexion) et une partie basse (pour le paiement) ;
    la partie droite qui est dédiée à la création de l'espace particulier.

    Si vous avez déclaré vos revenus en ligne en 2023, vous serez informé par mail de la date d'ouverture.

    1 - Comment vous connecter si vous disposez d'un mot de passe.

    Accédez à votre « Espace particulier » en saisissant votre numéro fiscal (c'est l'identifiant permanent figurant sur votre déclaration de revenus et sur votre avis d'imposition) et votre mot de passe puis en validant. Vous pouvez également vous connecter avec France Connect (Ameli, La Poste, MobileConnect ou MSA).

    2 - Création d'un accès à l'Espace particulier si vous n'avez pas encore de mot de passe.

    Saisissez dans la partie droite de l'écran vos trois identifiants :

    votre numéro fiscal qui figure sur votre déclaration et votre avis d'imposition (il com-porte toujours treize chiffres) ;

    votre numéro d'accès en ligne qui se trouve sur votre déclaration et l'avis d'imposition (sept chiffres) ;

    votre revenu fiscal de référence qui figure sur votre dernier avis d'imposition.

    Choisissez ensuite un mot de passe et indiquez une adresse électronique.

    Vous pouvez également indiquer vos numéros de téléphone (fixe et mobile) ; choisir d'être informé de l'actualité par courriel ou SMS et opter pour la dématérialisation de la déclaration de revenus, de l'avis d'impôt sur le revenu et des avis d'impôts locaux. Attention : lors du choix du mot de passe, indiquez obligatoirement une adresse mail à la-quelle est immédiatement adressé un courriel (mail) pour validation définitive de votre mot de passe. Cette validation est réalisée par le clic sur le lien contenu dans ce courriel mais faites-le dans les 24 heures (au-delà le mot de passe n'est pas validé).

    Cette action est nécessaire pour pouvoir poursuivre votre déclaration en ligne.

    3 - Déclarez vos revenus en ligne à partir du 11 avril 2024

    Depuis votre Espace particulier, sélectionnez « Déclarer vos revenus ». Vérifiez l'exactitude des éléments pré-remplis (état civil, adresse, situation familiale, enfants à charge...), corrigez-les si besoin, indiquez les revenus et les charges non connus par l'administration.

    Dates limites de déclaration par internet en fonction de votre lieu de résidence (départements) :

    • n° 01 à 19 et usagers non-résidents : jeudi 23 mai 2024 ;
    • n° 20 à 54 : jeudi 30 mai 2024 ;
    • n° 55 à 974 et 976 : jeudi 6 juin 2024.

    4 - Validez et signez.

    Un mail de confirmation vous est systématiquement envoyé après validation de la déclaration en ligne et un accusé de réception vous est délivré. Sachez qu'il est possible, à tout moment, de corriger la déclaration selon les mêmes modalités que lors de la saisie initiale. A l'issue de votre déclaration en ligne, vous connaîtrez immédiatement votre nouveau taux de prélèvement à la source. Vous n'avez pas à joindre les justificatifs de vos charges et réductions d'impôt, conservez-les pour le cas où vous seriez contrôlé.

    Application smartphone : à utiliser seulement pour ceux, y compris les primodéclarants célibataires, qui n'apportent aucune modification à leur déclaration de revenus pré-remplie.


mercredi 10 avril 2024

  • Frédéric Souillot, Secrétaire général de FO, était interviewé sur le projet de loi visant à limiter le droit de grève dans les transports

    Frédéric Souillot était interviewé sur le projet de loi visant à limiter le droit de grève dans les transports, dans les journaux de 13h et de 20h sur TF1 le 10 avril 2024.


  • ANI seniors : pour négocier, il faut être deux…

    Après une douzaine de séances de négociations et cinq versions d'un projet d'accord sur l'emploi des seniors, à mesure que les heures avançaient, quand le patronat faisait un pas, c'était un pas en arrière.

    Surtout, le patronat a reculé en fin de négociation sur une mesure qu'il avait lui-même proposée et sur laquelle il s'était même exprimé publiquement : la retraite progressive à 60 ans. Le patronat souhaitait-il vraiment améliorer l'emploi des seniors ?

    FO regrette que cette négociation n'ait pas permis de déboucher sur de nouveaux droits pour les salariés.

    FO déplore qu'aucune réponse n'ait été apportée aux propositions conjointement portées par les organisations syndicales.

    L'intransigeance du patronat fait planer à l'avenir une menace forte sur le paritarisme et la négociation collective interprofessionnelle.

    Pour toutes ces raisons, le bureau confédéral de Force Ouvrière, réuni ce jour, a décidé de ne pas signer ce projet d'accord. Quel gâchis !


  • Non à la destruction programmée des établissements de Mindin (44)

    Communiqué de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière

    La Fédération FO des personnels des Services Publics et des Services de Santé apporte son soutien plein et entier au syndicat FO de Mindin et à ses 4 sections syndicales (Établissement Public Médico-Social, Institut Médico-Éducatif, foyer de vie et Groupement de Coopération Sociale et Médico-sociale), qui sont en grève illimitée depuis le 12 mars 2024 pour garder, entre autres, l'unicité de leurs établissements qui font leurs forces.

    C'est une Assemblée Générale de plus 180 personnes qui a décidé de la grève pour faire entendre leurs légitimes revendications.

    Ainsi les syndicats soutenus par les personnels veulent faire barrage au projet de la direction, de l'ARS et du conseil départemental d'exploser sur 3 autres sites les établissements de Mindin, qui pourtant remplissent leurs missions au regard du taux d'occupation des services et d'activités. Ce morcellement aura pour les usagers des conséquences graves d'accès aux soins et laissera sur « le carreau » nombre de familles. De plus, la direction de ces établissements est aux abonnés absents puisque, l'équipe de direction est soit en arrêt de travail, soit a quitté son poste. La situation est ubuesque et plus un responsable n'est présent pour initier les instances et répondre aux revendications du syndicat FO, sur les protocoles de gestion du temps de travail, sur les intentions de supprimer des congés…

    Le 12 avril 2024, une assemblée générale se réunira pour décider des suites à donner à cette grève et les actions à envisager. La Fédération FO-SPS réitère son soutien et son aide aux combats menés pour préserver un service public de proximité et de qualité.


  • La situation de l'Ehpad de la résidence Jallier (31) est l'illustration type de la maltraitance systémique !

    Communiqué de la Fédération des personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvriere

    La Fédération des personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvriere apporte son soutien plein et entier au syndicat FO de l'Ehpad de la résidence Jallier, au groupement départemental FO et aux agents qui seront en grève le 23 avril 2024.

    Le mouvement initié pourrait bien être reconductible sur le préavis fédéral qui court jusqu'au 8 septembre, au regard de la situation catastrophique constatée depuis des mois.

    En effet, la direction de l'établissement ne sachant plus comment résoudre les difficultés qui s'amoncèlent au quotidien, menace les agents de ne pas leur verser leurs rémunérations au motif d'une trésorerie insuffisante.

    Le syndicat FO local dénonce le non-respect du temps de travail pourtant règlementé, des démissions et mutations liées aux conditions de travail, un management nocif pour les agents, et en conséquence une qualité des soins apportée auprès des résidents très détériorée. En résumé, c'est la maltraitance systémique à tous les étages que ce soit pour les agents ou les résidents !

    De plus, et comme si cela ne suffisait pas, la direction réinterprète le droit syndical pour spolier le temps syndical des camarades FO, tout en ne respectant pas non plus le droit à l'information dans les instances. La coupe est pleine pour FO et la Fédération FO-SPS se tient à disposition du syndicat FO de l'Ehpad de la résidence Jallier pour l'aider dans son combat légitime.


  • Suppression de 3 500 emplois chez Milee : FO exige des conditions de départ dignes

    Le distributeur Milee (ex-Adrexo) se réorganise et arrêtera dès cet été de déposer des prospectus publicitaires dans les boîtes aux lettres. Quelque 3 500 postes sont menacés selon le PSE présenté le 12 mars. Le syndicat FO se battra pour sauvegarder les intérêts des salariés, souvent précaires.

    Quelque 3 500 emplois supprimés sur un effectif de 10 500 salariés et soixante-seize agences fermées, tel est le douloureux plan de réorganisation présenté le 12 mars en CSE par la direction de Milee, nouveau nom d'Adrexo depuis 2022. La société arrêtera le 16 août de déposer des prospectus publicitaires dans les boîtes aux lettres, ce qui a longtemps été son cœur de métier, pour se recentrer sur la distribution de colis et courriers adressés.

    Les salariés de plus de 70 ans ciblés

    La pub papier est sur le déclin. D'une part, de grandes enseignes comme Leclerc ou Carrefour y ont renoncé pour en finir avec le gaspillage. D'autre part, le distributeur anticipe la généralisation de « Oui Pub », un dispositif qui restreint le dépôt de prospectus aux seules boîtes disposant d'un tel autocollant.

    L'entreprise est exsangue financièrement, elle n'a plus de trésorerie, les salaires sont payés en retard tous les mois, explique Régis Souailles-Jacques, qui était délégué central FO jusqu'à fin mars et désormais conseiller technique de branche. Négociateur du PSE, il défendra au mieux les conditions de départ, tant sur le plan humain que financier. La majorité des emplois supprimés concerne des distributeurs, dont beaucoup ont 70 ans et plus et qui travaillent quelques heures par semaine pour compenser une pension de retraite trop faible. Les autres suppressions d'emplois concernent les salariés des agences condamnées et des chauffeurs.

    Les conditions de départ sont actuellement au ras des pâquerettes, la direction ne veut rien lâcher, poursuit le militant FO. On demande que les salariés âgés ne soient pas licenciés aveuglément. Quant aux salariés non qualifiés, que vont-ils devenir avec la réforme à venir de l'indemnisation chômage, sinon hyper précaires ? Qu'au moins on mette la main à la poche pour qu'ils partent dignement.

    S'il attend les résultats de l'expertise comptable demandée par le CSE, il rappelle aussi que Milee appartient au groupe Hopps. La maison mère se porte bien, nos trois actionnaires se classaient en 2023 comme la 360e fortune de France selon le magazine Challenges, souligne-t-il.


  • Frédéric Souillot : « L'enfer est pavé de bonnes intentions »

    La semaine dernière, j'étais présent à la manifestation devant l'Assemblée nationale, au son des poêles et des casseroles transformées en percussions, en soutien aux camarades métallos du groupe SEB notamment, des camarades de FO-Tefal venus de Rumilly en Haute-Savoie, mais aussi d'Écully (Rhône), de Tournus et Is-sur-Tille en Bourgogne ou encore de Lourdes (Hautes-Pyrénées).

    En cause, une proposition de loi débattue à l'Assemblée nationale visant à interdire l'ensemble des substances per-et-polyfluoroalkylées. Plus connues sous le nom de PFAS, elles présentent des propriétés chimiques spécifiques, utilisées dans de nombreux domaines industriels et produits de la vie courante. Extrêmement persistantes dans l'environnement, elles sont parfois appelées produits chimiques éternels.

    Concilier la nécessité d'agir pour la planète avec les intérêts des travailleurs

    L'enfer est pavé de bonnes intentions, dit le dicton. Ce texte présentait un risque majeur pour l'emploi.

    La proposition de loi initiale était très large, prévoyant l'interdiction de l'ensemble des PFAS, notamment pour la production et la mise sur le marché des ustensiles de cuisine. Le process industriel de Tefal/groupe SEB utilise du PTFE (polytétrafluoroéthylène), de la famille des PFAS, pour le revêtement de ses poêles. Mais cette substance, également utilisée dans la production de médicaments ou d'appareils médicaux, n'est pas reconnue dans la catégorie des PFAS dangereux, selon plusieurs agences de santé françaises ou européennes.

    Cette interdiction totale menaçait directement l'existence des sites industriels du groupe SEB/Tefal à Rumilly, mais aussi à Tournus en Saône-et-Loire, avec des conséquences dramatiques pour l'emploi : près de 3 000 postes ainsi que les emplois chez de nombreux sous-traitants. Cette interdiction franco-française, devançant une réglementation européenne sur le sujet, outre son impact sur l'emploi, aurait par ailleurs été totalement contre-productive, créant les conditions d'une concurrence totalement déséquilibrée : les produits comportant des PFAS auraient été toujours disponibles, mais fabriqués ailleurs.

    Fort heureusement, cette mobilisation a entraîné le retrait pur et simple de l'alinéa du texte qui concernait les ustensiles de cuisine. Le reste de la proposition de loi a été adopté à l'unanimité. FO restera vigilante sur la suite de son parcours parlementaire.

    Cet épisode est la parfaite illustration que la transition écologique ne peut se faire contre l'industrie, mais avec l'industrie et ses salariés. Elle illustre également l'échec de la multiplication de normes législatives et réglementaires, décidées sans prendre en compte la dimension sociale. Indispensable pour faire face à l'urgence climatique et aux défis environnementaux, la transition ne peut se faire que dans le dialogue pour préserver les intérêts des travailleurs.

    FO est pleinement engagée sur les questions environnementales, énergétiques et climatiques, considérant qu'il y a un véritable enjeu quant à la mise en œuvre sociale de ces sujets dans les branches et dans les entreprises. Concilier la nécessité d'agir pour la planète avec les intérêts des travailleurs – pour lesquels il faut préserver les emplois ainsi que les conditions de travail, protéger aussi la santé, garantir la sécurité –, voilà le défi. Et notre organisation y participe pleinement.


samedi 6 avril 2024

  • Grégory Bauchet : Les droits ne viennent pas à nous, il faut aller les chercher

    Grégory Bauchet, 31 ans, est délégué syndical FO dans l'usine Adler Pelzer (ex-Faurecia) de Saint-Quentin, dans l'Aisne. Lors des NAO qui se sont achevées mi-février, lui et son équipe ont arraché à la direction le versement du treizième mois. Depuis cette victoire, les adhésions au syndicat se multiplient.

    C 'est en étant déterminé à améliorer les droits des salariés que Grégory Bauchet, 31 ans, s'est lancé dans le combat syndical. Il a été embauché en 2016 chez l'équipementier automobile Faurecia à Saint-Quentin (site racheté en février 2023 par le groupe allemand Adler Pelzer), après un bac pro de technicien d'outillage et une première expérience en chaudronnerie. Technicien outilleur, il assure la maintenance des outils de presse, des engins qui pèsent entre 500 kilos et 9 tonnes et qui servent à fabriquer par thermoformage des plages arrière et l'habillage intérieur des voitures.

    En 2019, ulcéré par l'attitude du patron envers les salariés, il adhère à FO, syndicat majoritaire, pour faire quelque chose. C'était surtout le syndicat le plus proche de mes valeurs et le plus à l'écoute des salariés, explique-t-il. Il accepte de figurer sur la liste FO et est élu une première fois. En mai 2023, à l'occasion des élections professionnelles, l'équipe doit être renouvelée et l'union départementale de l'Aisne, à laquelle la section syndicale de l'usine est rattachée, lui propose de devenir délégué syndical. Ça a été une surprise et ça m'a fait peur, je n'avais pas le droit à l'erreur, avoue-t-il. Mais fort du soutien de l'UD et d'un ancien élu, il se lance. Ça me plaît de résoudre des problèmes avant d'en arriver au conflit et d'être à l'écoute des salariés, explique le militant.

    Il monte une liste qui remporte haut la main les élections avec six sièges sur huit. On s'est réparti les rôles avec une tâche par poste, et tout le monde est parti en formation, explique-t-il. Il apprend à négocier, se plonge dans le Code du travail, et réalise que le CSE n'a pas été consulté sur le bilan annuel de l'entreprise. Il monte alors au créneau, lance une expertise comptable…

    On va se battre sur tout

    C'est sur la base de cette expertise qu'il arrache, lors des NAO de février dernier, l'octroi du treizième mois à tous les salariés, après une séance de négociation marathon de sept heures et sous la menace d'une grève qui promettait d'être très suivie. Depuis des années, nous étions le seul site Faurecia sans treizième mois, j'avais promis d'y remédier, et je savais que c'était viable financièrement pour l'entreprise, explique-t-il. Depuis cette victoire, le nombre d'adhésions à FO ne cesse de grimper.

    S'il donne du fil à retordre à la direction, Grégory voit dans cette première année d'engagement syndical un sacrifice personnel qu'il ne regrette pas.

    On en a fait beaucoup en peu de temps, j'ai dû mettre ma vie de famille de côté, j'ai passé des soirées au téléphone et dans les papiers, reconnaît le papa d'une petite fille de deux ans. Mais on a reboosté les salariés qui n'avaient rien eu en vingt-deux ans. Lui a le soutien de son équipe, de l'UD et des adhérents. Sans eux, on n'est pas grand-chose, explique-t-il.

    Le militant a depuis retrouvé un rythme de vie plus normal, mais il n'en abandonne pas pour autant les combats. Et on va se battre sur tout, les droits ne viennent pas à nous, il faut aller les chercher, estime-t-il. Parmi ses récentes victoires, le syndicat a fait en sorte que les tapis de sol continuent d'être portés par deux salariés et non pas un seul, comme l'a tenté la direction. Il a aussi négocié par accord la mise en place de la retraite progressive. Et il a même fait passer de deux à huit le nombre de cafés offerts chaque mois aux salariés, car il n'y a pas de petit combat.


vendredi 5 avril 2024

  • Les sénateurs s'attaquent au droit de grève

    Mercredi, une proposition de loi adoptée en commission au Sénat entend limiter le droit de grève dans les transports publics. Il serait suspendu pendant les heures de pointe durant des périodes « neutralisées » pouvant aller jusqu'à 7 jours consécutifs et dans la limite de 30 jours par an, couvrant ainsi les départs en vacances ou bien les jeux olympiques…

    Le texte souhaite également s'attaquer aux « détournements » de l'exercice du droit de grève, en luttant contre le « recours abusif aux préavis dormants ». Ainsi, la durée d'un préavis de grève serait limitée à 30 jours.

    Pour FO, cette nouvelle attaque contre le droit de grève est inadmissible. Personne ne fait grève par plaisir, le droit de grève est un moyen d'action et de revendication dont disposent les salariés lorsque la négociation n'a pas été possible ou lorsque celle-ci n'a pas abouti à un accord satisfaisant.

    Malgré les tentatives récurrentes visant à la limiter, la grève demeure un acquis fondamental de la démocratie sociale et un droit constitutionnellement reconnu.

    Cette proposition de loi doit être examinée au Sénat en séance publique le 9 avril. FO demande aux parlementaires de rejeter ce texte et au gouvernement d'émettre un avis défavorable et à cesser de remettre en cause le droit de grève.


  • Changement de nature pour le COR ?

    Ce jeudi 4 avril 2023 s'est tenue la réunion du Conseil d'orientation des retraites (COR) visant à préparer le rapport annuel 2024.

    Pour FO, les changements opérés dans les méthodes de travail (scénario unique) vont modifier la nature d'une instance auparavant destinée à éclairer le débat public en un organisme de préparation des esprits à de nouvelles réformes.

    Pour FO, cela aurait inévitablement pour effet d'évincer des scénarii par construction moins médiatisés et d'orienter davantage les choix politiques. De même, il est proposé d'abaisser la fourchette des hypothèses de gains de productivité, ce qui aboutirait à afficher un système durablement déficitaire.

    FO rappelle que la baisse récente de la productivité est pour partie le fait de l'apprentissage et d'une précarisation de l'emploi. Après discussion, le Président a proposé un compromis consistant à relever l'hypothèse des gains de productivité de 0,7% à 1% pour cette année et seulement pour le scénario de référence dont il maintient l'idée.

    C'est pourquoi FO a réservé sa réponse à la proposition de compromis.


  • Le pouvoir d'achat des Français augmente…, mais c'est grâce au patrimoine !

    Une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques pointe une déconnexion inédite entre le pouvoir d'achat des ménages, en moyenne en hausse entre 2019 et 2023, et les salaires qui diminuent. Si le niveau de vie moyen des Français a augmenté, cette hausse est bien plus liée aux revenus du patrimoine et aux baisses de fiscalité qu'aux revenus du travail.

    Entre crise du Covid et inflation galopante, le pouvoir d'achat est au cœur des préoccupations des Français depuis plusieurs années. De plus en plus de ménages voient leur niveau de vie baisser, leurs dépenses augmentant plus vite que leurs revenus – ce qui se reflète lors de négociations annuelles en entreprise souvent houleuses. Dans une étude parue mi-février, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE, cercle de réflexion lié à l'Institut d'études politiques de Paris) décortique un phénomène : entre 2019 et 2023, le pouvoir d'achat des ménages a augmenté de 1,9%, alors que le salaire moyen par tête s'est pour sa part contracté de 2%.

    Autrement dit, une déconnexion inédite a eu lieu ces quatre dernières années. « Ce découplage entre la dynamique du salaire et celle du pouvoir d'achat indique clairement que le revenu réel des ménages est tiré par d'autres composantes du revenu que le salaire », indiquent les auteurs. Si le niveau de vie des Français s'est – en moyenne – amélioré, ce n'est donc pas grâce aux revenus du travail.

    Le dynamisme de l'emploi a, d'une part, compensé au niveau macroéconomique la baisse des salaires réels entre 2019 et 2023 analyse l'étude. Ce qui signifie que la hausse du pouvoir d'achat liée aux revenus du travail concerne en fait principalement les chômeurs qui ont retrouvé un emploi (1,1 million de postes créés entre 2021 et 2023). Mais sur ces deux dernières années, en revanche, les salaires réels ont en quelque sorte un effet négatif sur le au pouvoir d'achat moyen, car « les salaires ont été moins revalorisés que l'inflation malgré la prime de partage de la valeur » (dite prime Macron), pointent les auteurs. Les travailleurs indépendants ont tout particulièrement pâti de cette chute de revenus (- 12% entre 2022 et 2023). Les causes de la hausse du pouvoir d'achat global sont donc à chercher ailleurs.

    Selon que l'on a, ou pas, du patrimoine…

    Sur les quatre années observées, le pouvoir d'achat par unité de consommation (dans un ménage, le premier adulte compte pour une UC, chaque personne de plus de 14 ans compte ensuite pour 0,5 UC et chaque enfant de moins de 14 ans pour 0,3 UC) a donc augmenté de 180 euros en moyenne annuelle. « Mais il a été très largement tiré par les revenus du patrimoine (230 euros) et les baisses successives de fiscalité (100 euros) », détaille l'étude.

    Les baisses nettes de prélèvements directs sur les ménages s'élèvent ainsi selon l'OFCE à 22 milliards d'euros : « 12 milliards de taxe d'habitation, 5,4 milliards de baisse d'impôt sur le revenu, 3,2 milliards de suppression de la contribution à l'audiovisuel public, 0,7 milliard de baisse de cotisations des indépendants, 0,7 milliard de relèvement de 10 % du barème de l'indemnité kilométrique... ».

    Quant aux revenus du patrimoine, ils ont augmenté encore davantage après la crise du Covid-19, entre 2021 et 2023 : « 390 euros par an et par UC […], dont plus de 60% sont liés à la hausse des dividendes et intérêts nets reçus. » Un dynamisme six fois supérieur à celui des revenus du travail ! L'analyse macroéconomique selon laquelle le pouvoir d'achat des Français est en hausse ne rend donc pas compte des fortes disparités en la matière, selon que l'on possède du patrimoine ou non.

    Inflation : le choc pour les plus modestes

    La hausse des prix fait mécaniquement plus de dégâts au sein des ménages pour qui l'alimentation et l'énergie représentent une part importante du budget global. « D'après nos calculs, le choc est différencié parmi les ménages, indiquent les chercheurs. Si l'inflation au niveau macroéconomique s'établit à 12,3 % entre septembre 2021 et décembre 2023, pour 10 % des ménages le panier de consommation se serait renchéri de moins de 10,7 %. Mais le renchérissement du panier de consommation serait supérieur à 13,9 % pour 10 % des ménages, les plus exposés au choc. »

    L'inflation qui dure depuis deux ans est donc vécue de façon très différente selon le niveau de vie, la zone d'habitation et le statut vis-à-vis de l'emploi, souligne l'OFCE. « Globalement, le choc inflationniste est plus marqué en zone rurale qu'en milieu urbain, chez les ménages les plus modestes que chez les plus aisés, pour les retraités que pour les actifs en emploi. » Exception faite des retraités appartenant aux 10% des ménages les plus aisés qui, eux, ont vu leur pouvoir d'achat décoller grâce aux revenus du patrimoine.

    Baisse de pouvoir d'achat pour 60% des ménages

    La répartition inégale de cette hausse de pouvoir d'achat devient limpide si on l'observe avec des lunettes microéconomiques. Les 20% de ménages les plus aisés ont ainsi connu la plus forte augmentation (entre + 0,4% et + 1,2% de pouvoir d'achat en plus) entre 2021 et 2023. Les 10% les moins favorisés affichent quant à eux une hausse de pouvoir d'achat limitée à 0,3%. « Cependant, ces ménages ayant en moyenne un taux d'épargne négatif, leur gain de pouvoir d'achat n'est pas un gain de revenu disponible en euros mais une moindre dégradation de leur situation financière », précisent les chercheurs. Autrement dit, les comptes bancaires des plus précaires sont simplement un peu moins dans le rouge à la fin du mois.

    Les 60% des ménages restants, entre les plus pauvres et les plus favorisés, ont pour leur part connu en moyenne des baisses de pouvoir d'achat entre 2021 et 2023 (entre - 0,3% et - 0,8%). Les données macroéconomiques positives cachent donc une réalité bien plus contrastée, où seuls les plus aisés bénéficient réellement d'une hausse de niveau de vie.

    Pas d'inversement de la tendance en 2024 !

    Dans ses prévisions pour 2024, l'OFCE parie que cette déconnexion entre salaire et pouvoir d'achat devrait moins se faire sentir. Les salaires réels devraient repartir à la hausse (+ 0,8% en moyenne). Cependant, « la contraction de l'emploi [moins de postes créés] et la baisse des revenus des indépendants feraient plus que compenser cet effet positif », estiment les chercheurs.

    De fait, si le pouvoir d'achat moyen des Français devrait connaître une nouvelle hausse (+ 380 euros en moyenne sur l'année) … ce sont à nouveau, et fortement, les revenus du patrimoine qui (à hauteur de 190 euros) soutiendraient cette augmentation. Et toujours pas les revenus du travail.


jeudi 4 avril 2024

  • Retraites : Les Suisses décident d'un 13e mois et refusent le report de l'âge légal de départ.

    Dans les rangs conservateurs du pays, les réactions politiques ont été très critiques vis-à-vis des résultats des deux votations du 3 mars dernier. Les Suisses auraient-ils perdu la « raison » ? Eux qui, en 2012, avaient sans difficulté refusé d'allonger la durée légale des vacances et en 2017, avaient rejeté la création d'un revenu minimum, viennent de se prononcer pour l'augmentation de la rente/pension minimale et contre le report de l'âge de la retraite.

    Les citoyens helvètes ont voté pour l'octroi d'un treizième mois aux bénéficiaires du régime de retraite de base. Dans un pays plutôt conservateur sur le plan social, 58 % des votants se sont prononcés cependant pour une amélioration de la rente versée aux retraités, qui devrait correspondre à une augmentation annuelle d'environ 8 %. Une victoire pour les syndicats qui espèrent que sera ainsi compensée la perte de pouvoir d'achat affectant depuis plusieurs années les pensions les plus basses. Selon l'Observatoire national (Suisse) de la vieillesse, en 2022, 14 % des retraités suisses étaient sous le seuil de pauvreté (contre 6 % de la population active).

    Pour Pierre-Yves Maillard, conseiller aux états et président de l'Union syndicale suisse : Il y a eu la crise du pouvoir d'achat ces trois dernières années, à laquelle le Conseil fédéral et le Parlement n'ont apporté aucune réponse. Face à cette absence de réponse, face à un problème réel, la population a saisi l'occasion qui lui était donnée de changer de cap.

    Une opposition forte au décalage de l'âge du départ en retraite

    Le même jour, les Suisses étaient également appelés à se prononcer sur une autre réforme, visant à augmenter d'un an d'ici 2030 l'âge légal de départ en retraite (65 ans actuellement), puis de le faire varier en fonction de l'espérance de vie. Cette fois, ils se sont prononcés contre à près de 75 %. L'explication de ce résultat de vote serait à trouver dans la situation le marché du travail. En effet, le chômage des seniors n'est pas un problème exclusivement français. En Suisse, 54 % des chômeurs de longue durée sont âgés de 55 à 64 ans selon les données de l'OCDE.

    C'est un grand progrès social pour la Suisse, et cela donne confiance pour l'avenir de notre prévoyance vieillesse. Cela aide notre lutte pour de meilleurs salaires, pour des primes d'assurance maladie supportables et contre le vol des rentes du deuxième pilier, analyse Vania Alleva, présidente du syndicat Unia.

    Et la mobilisation pour les droits se poursuit en Suisse. Un autre référendum est en effet prévu dans les prochains mois concernant la réforme de ce que l'on appelle là-bas le deuxième pilier du système de retraite : la retraite professionnelle. Cotisent à ce deuxième pilier tous les travailleurs dont les salaires dépassent 22 050 francs suisses. Or, l'objectif de cette réforme est de baisser le taux de conversion de 6,8 à 6 % et donc de diminuer la rente versée et d'augmenter la part de la population assujettie à ce deuxième pilier en abaissant le seuil d'affiliation obligatoire à 19 045 francs suisses. Une nouvelle votation à suivre !


  • Brève internationale : Hong Kong

    Les autorités ont dévoilé le projet de loi sur la sécurité nationale, qui doit venir remplacer les règles imposées en 2020 par Pékin. Celles-ci avaient déjà permis de museler l'opposition politique, entraîné l'incarcération de nombreux militants ainsi que le démantèlement de la confédération syndicale HKCTU. Le nouveau texte prévoit d'accroître les modalités de contrôle de la société civile, obligeant par exemple toutes les organisations (parmi lesquelles les syndicats) à communiquer à la police des données internes telles que la liste de leurs adhérents.


  • Brève internationale : Birmanie/Myanmar

    Devant l'annonce par la junte militaire birmane du lancement prochain de la conscription obligatoire – junte qui se fonderait sur les registres des entreprises pour identifier les recrues potentielles –, la Confédération européenne des syndicats et les fédérations européennes de l'industrie demandent une réaction urgente de l'Union européenne. Les organisations syndicales internationales alertent depuis de nombreuses années quant aux situations de travail forcé, d'entrave à la pratique syndicale, d'arrestations et de meurtres de dirigeants syndicaux, comme l'établit un rapport de l'OIT d'août 2023.


  • Côte d'Ivoire : un nouvel acteur syndical prêt à se mobiliser

    La confédération syndicale Espoir vient de voir le jour, en réaction à un protocole d'accord signé entre plusieurs centrales et le gouvernement, qui prévoit de renoncer à la grève pour les cinq prochaines années.

    Une nouvelle confédération a vu le jour en Côte d'Ivoire. La Confédération syndicale Espoir (CSE) a investi son secrétaire général, Pacôme Attaby, le 6 mars dernier. Nos priorités sont de renforcer les libertés syndicales, de faire pression sur les employeurs (publics comme privés) pour qu'ils répondent aux préoccupations des travailleurs (rémunérations et conditions de travail) et de peser sur la société civile, notamment la justice qui répond rarement aux plaintes des travailleurs, résume le nouveau secrétaire général, également premier secrétaire adjoint de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d'Ivoire (FESACI).

    La CSE s'est constituée après un surprenant accord intervenu entre le gouvernement et les huit principales organisations syndicales de fonctionnaires du pays à l'été 2022. Ceux-ci se sont entendus pour décréter une trêve sociale avec pour pilier le renoncement à la grève comme moyen de revendication jusqu'en 2027. Les signataires représentent quelque deux cents syndicats, mais la plupart n'ont pas consulté leur base avant de s'engager, précise Pacôme Attaby. C'est inacceptable.

    S'opposer à l'atteinte au droit de grève

    Force Ouvrière salue la création de la CSE : Cette confédération partage des fondements proches des nôtres. Elle s'inscrit dans la droite ligne de la Charte d'Amiens, résume Branislav Rugani, secrétaire confédéral au secteur international de FO. La CSE se définit en effet comme libre et indépendante. En Côte d'Ivoire, où la plupart des syndicats ne vivent pas de leurs adhésions mais de subventions privées ou gouvernementales, cela représente un vrai pas en avant, résume Branislav Rugani. FO soutiendra l'accréditation de la CSE à l'OIT et prépare d'ores et déjà un module de formation à destination de ses cadres.


mercredi 3 avril 2024

  • Les méthodes d'Ikea s'invitent en renfort chez C&A

    Communiqué de la FEC-FO — Section fédérale FO Commerce & VRP

    Toujours pas de pilote dans l'avion.

    Accro au sang frais, la direction de C&A France a fait son marché chez Ikea et accueille de nouveaux membres dans son équipe.

    La situation pourrait être anodine si lesdits recrutements n'avaient pas été présents au moment de l'affaire d'espionnage qui a éclaboussé Ikea, faits pour lesquels l'enseigne d'ameublement a été lourdement sanctionnée par le Tribunal Correctionnel de Versailles en 2021.

    Déjà lourdement impactés par l'instabilité et la gestion hasardeuse de l'entreprise, les représentants Force Ouvrière et les salariés des magasins C&A ont toutes les raisons d'être sur leurs gardes avec ces énièmes mouvements au sein de la direction dont le coût risque d'avoir des conséquences et font craindre une nouvelle restructuration.

    Étrangement, la Direction trouve les ressources nécessaires pour financer les entrées et sorties de son équipe dirigeante, au détriment des salaires et des conditions de travail des salariés des magasins et du site logistique.

    La section fédérale FO Commerce & VRP se joint à la section syndicale FO de C&A pour alerter sur l'insécurité des salariés et des emplois : les salariés ne sont ni des chiffres, ni des variables d'ajustement, ils ne sont pas responsables de la gestion de l'entreprise et ne doivent pas en pâtir.


  • Grève du 2 avril : Contre les groupes de niveau au collège, la colère des enseignants ne faiblit pas

    A l'appel notamment de FO, les enseignants ont fait grève et manifesté de nouveau le 2 avril pour exiger le retrait de la réforme du choc des savoirs, dont la principale mesure prévoit la mise en place de groupes de niveau au collège à la rentrée prochaine. Ils ont revendiqué des moyens pour l'école publique et une revalorisation salariale sans contreparties.

    La colère des enseignants opposés à la mise en place des groupes de niveau, en mathématiques et en français, au collège ne faiblit pas. De nouveau, pour la troisième fois ce 2 avril, plusieurs milliers d'entre eux ont manifesté à Paris à l'appel de la Fédération nationale de l'Enseignement, de la Culture et de la Formation professionnelle FO (FNEC FP FO) et de quatre autres organisations pour exiger l'abandon de la réforme du choc des savoirs. Elle doit entrer en vigueur en classe de 6e et de 5e dès la rentrée de septembre prochain.

    Ce retour à des voies d'enseignement parallèle, séparant les élèves et donc les contenus avant même la fin de l'enseignement obligatoire, va conduire à un creusement des inégalités, à de l'assignation et de la relégation sociales, dénonçait Clément Poullet, secrétaire général de la FNEC FP FO. Cette réforme, qui remet en cause la liberté pédagogique des enseignants, va organiser le tri social des élèves pour répondre à une préoccupation de l'exécutif : faire sortir les élèves défavorisés de l'école publique pour les envoyer en apprentissage ou vers l'armée, expliquait le militant dans le carré de tête du cortège parisien, rappelant que FO défend l'accès à l'instruction pour tous.

    A ce titre, la FNEC FP FO exige le retrait des mesures du choc des savoirs et l'abrogation du décret du 17 mars, ainsi que de la note de service du 18 mars, mettant en œuvre cette réforme lancée le 5 décembre dernier par Gabriel Attal, lorsqu'il était ministre de l'Education, et censée élever le niveau des élèves.

    Le collège public n'est pas fait pour trier !

    La remise en cause de la logique du collège unique ne passe absolument pas. Le collège public n'est pas fait pour trier !, martelait Christine Marchetti-Hakani, secrétaire départementale FO lycées-collèges du Val d'Oise et enseignante en français. Elle témoignait de l'opposition plus que majoritaire des personnels enseignants à cette rupture dans la politique éducative. Dans son collège à Bouffémont, 28 des 32 collègues soutiennent le mouvement. Comme il n'y aura pas assez de professeurs de français et de mathématiques pour mettre en place des groupes limités en nombre, afin de faire progresser les élèves plus en difficulté, ceux-ci risquent de se retrouver coincés dans le groupe des plus faibles pendant quatre ans. Autrement dit, condamnés à quatre ans d'études stigmatisantes, expliquait-elle, anticipant de la casse sociale à la fin de la classe de troisième.

    Car la réforme transforme aussi le diplôme national du brevet (DNB ou brevet dit des collèges) en épreuve sélective pour l'entrée directe au lycée. Dès 2025, les élèves qui n'obtiendraient pas celui-ci seraient orientés vers une classe prépa-lycée supposée leur permettre de rattraper leurs lacunes. D'après les estimations syndicales, il n'y en aurait qu'une seule dans notre département, alerte la militante FO, pointant le risque de décrochage scolaire pour les élèves qui se retrouveraient les plus éloignés de l'établissement accueillant la future prépa-lycée.

    Une nouvelle réforme sans moyens

    Le manque de moyens accompagnant la réforme attise les inquiétudes, la mise en place des groupes de niveau en mathématiques et en français étant prévue au plan des moyens à horaires constants, voire en baisse. Du coup, la réforme va se faire au détriment des autres matières enseignées. L'an prochain, dans mon collège, les travaux pratiques de physique-chimie, qui se faisaient en demi-classe, sont supprimés, pour toutes les classes de la 6e à la 4e. Cela nous a déjà été signifié, expliquait une enseignante en physique-chimie d'un collège de Saint-Maur des Fossés (Val-de-Marne), où 90% des enseignants s'étaient déclarés grévistes ce 2 avril.

    La révélation par la presse, le 28 mars, d'un courrier du ministère de l'Education nationale faisant état d'une forte tension sur la ressource enseignante pour la rentrée 2024, renforce encore les oppositions à la réforme. Dans cette lettre adressée aux recteurs, le ministère leur conseille, pour mettre en application le choc des savoirs, de proposer des conditions plus attractives aux contractuels, voire un détachement aux professeurs des écoles vers le corps des professeurs certifiés du second degré. Elle leur suggère encore de recourir aux professeurs retraités. Dans le cortège FO, le sujet n'était pas occulté. L'exécutif se sert de cette réforme pour remettre en cause les statuts des enseignants, et avancer vers un corps unique, anticipait Sonia, professeur des écoles à Vitry-sur Seine (Val de Marne), opposée à toute perméabilité entre les statuts enseignants.

    Venue manifester pour montrer sa solidarité avec les enseignants du secondaire - majoritaires dans la manifestation parisien, la militante FO expliquait combien la réforme est aussi rejetée au-delà du collège. Dans son école primaire classée en REP+ (réseau d'éducation prioritaire renforcée), les enseignants de CM2 ont été avertis par l'administration qu'il leur reviendrait de constituer les groupes de niveau pour la 6e. Ils refusent de se plier à ce tri social, expliquait-t-elle. Professeur de physique-chimie dans un lycée d'Asnières (Hauts-de-Seine), Vincent était présent également pour soutenir les collègues du collège qui vont subir la mise en place des groupes de niveau dans un contexte de baisse des moyens. Il témoignait aussi de l'impact de la réforme sur les moyens alloués aux lycées. La création des futures classes prépa lycées doit se faire sur les dotations horaires des lycées. L'an prochain, mon établissement va déjà perdre 140 heures, soit l'équivalent de trois classes, au prétexte de la baisse démographique et de donner des moyens aux collèges. Résultat, beaucoup de collègues se disputent des heures pour pouvoir faire leur programme. L'exécutif doit arrêter ce bricolage permanent !.


  • La défense de la santé ne doit pas être l'ennemie de l'emploi

    Une proposition de loi, qui sera débattue jeudi à l'Assemblée nationale, envisage d'interdire, à compter du 1er janvier 2026, « la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché à titre onéreux ou gratuit de tout ustensile de cuisine, fart pour les skis ou produit textile contenant ces molécules de synthèse, aussi appelées polluants éternels.

    Cette proposition de loi ne prend pas en compte les différences de caractéristiques chimiques, voire toxicologiques propres comme l'utilisation de la dizaine de milliers de substances comprises dans la catégorie des PFAS. Elle ne doit pas être votée.

    Si elle passait, ce sont des milliers d'emplois directs et indirects qui seraient sacrifiés. Une telle décision, sans avoir travaillé des alternatives en amont, condamneraient des milliers de salariés au chômage. Les salariés de l'entreprise Arkema seront touchés comme ceux des usines SEB et Tefal notamment.

    Autant il appartient aux pouvoirs publics de limiter voire interdire le rejet de certaines de ces substances, autant une interdiction indistincte d'utilisation et de fabrication immédiate ne résoudrait aucun problème de santé publique (d'autant que la nocivité du PTFE – polytétrafluoroéthène - n'est à ce jour pas prouvée) et ne manquerait pas d'entraîner une véritable catastrophe industrielle. Les industriels peuvent et doivent mettre en oeuvre des solutions techniques de captage des émissions de ces substances.

    Pour FO, la défense de la santé n'est pas l'ennemie de la défense de l'emploi. FO mène de front ces deux revendications.

    Pour cela, avant de s'attaquer aux emplois, il est nécessaire de mener des études scientifiques fiables ainsi qu'une politique industrielle ambitieuse, mais aussi de restaurer les CHSCT, premiers garants de la santé des salariés qui en fabriquent ou les utilisent, en première ligne s'il en est. Mais en aucun cas de mettre à la rue des milliers de salariés.


  • Les assurés sociaux ne sont pas des vaches à lait !

    La quête de milliards d'euros d'économies pour réduire le fameux déficit passe par une série de mesures qui va toujours dans un même sens : pénaliser les assurés sociaux.

    Après le doublement de la franchise médicale entré en vigueur ce 1er avril 2024, le gouvernement envisage sérieusement de s'attaquer au délai de carence en cas d'arrêt maladie en allongeant sa durée à 5 voire 8 jours (contre 3 actuellement dans le secteur privé).

    Quel que soit le sujet en matière de diminution des droits, la raison gouvernementale reste inchangée : les assurés sociaux sont des fraudeurs en puissance qui plombent les finances de l'État ! Pourtant, de nombreuses études démontrent que ce sont les arrêts de longue durée (plus de 3 semaines) qui sont en augmentation. Pour FO, il ne s'agit que des conséquences de la dégradation de la santé, physique et/ou mentale, au travail.

    Si le gouvernement préfère un discours médiatique simpliste, la réalité est tout autre : selon la Cour des comptes moins de 20% des fraudes sont imputables aux assurés sociaux dans la branche maladie quand les 80% sont du fait de fraudes professionnelles.

    Et les entreprises sont en la matière les premiers fraudeurs sociaux : entre 7,3 et 9,2 milliards d'euros selon l'URSSAF Caisse nationale. S'ajoute à cela la fraude fiscale qui représente à elle seule entre 80 à 100 milliards d'euros.

    S'attaquer au délai de carence, c'est s'en prendre une nouvelle fois aux plus fragiles, ce que FO dénonce de manière la plus ferme. Ce type de mesure n'aura que pour effet de favoriser le renoncement des assurés sociaux à se faire soigner, tout en obérant la cause des arrêts travail : pénibilité, mode de management délétère, stress, burn-out. Si l'objectif est de faire diminuer l'espérance de vie, alors le gouvernement a trouvé sa solution-miracle !

    Pour FO, l'accès aux soins doit être ouvert au plus grand nombre, il faut cesser de réaliser des comptes d'apothicaires sur le dos des plus fragiles et des malades.

    FO revendique l'application pleine et entière de notre modèle de protection sociale d'après-guerre : de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins.

    Si le gouvernement souhaite trouver des recettes, FO tient son cahier de revendications à sa disposition notamment en matière de prévention, de suppression des exonérations de cotisations et de lutte contre la fraude aux cotisations des employeurs qui reste en l'état le 1er fraudeur social !


  • COMMUNIQUÉ – FO Intérim

    Le journal Le Monde, dans son édition du 25 mars 2024, a rendu public un scandale financier impliquant plusieurs élus du Comité Social et Economique (CSE) de Randstad Inhouse. FO tient à apporter des précisions et éléments de contexte sur cette situation.

    Aucun élu FO concerné

    L'article ne mentionnait pas l'organisation syndicale à laquelle les élus concernés étaient affiliés, pouvant donner l'impression que ces comportements déviants touchaient sans distinction toutes les organisations.

    FO tient par conséquent à préciser qu'aucun de ses élus n'est concerné par les suspicions de détournement de fonds destinés aux activités sociales et culturelles. Elle précise par ailleurs qu'aucun des élus concernés n'a été présenté par elle aux élections CSE.

    L'intervention de FO pour faire cesser ce scandale

    Les représentants FO au sein de l'entreprise Randstad avaient déjà mis en exergue, au sein d'un tract en date de juin 20221, la singulière gestion des budgets opérée par ces élus. En vain, tout comme l'attention que notre organisation avait tenté d'attirer sur l'utilisation des fonds du CICE par l'entreprise Randstad (tract de juin 20212).

    Au cours de l'année 2023, les représentants de FO Randstad, minoritaires au sein du CSE, ont pris des initiatives et mené des actions courageuses pour permettre des enquêtes et espérer mettre fin à cette situation. Ces interventions ont valu à des camarades d'être menacés verbalement et physiquement et ont dû déposer des plaintes auprès des autorités. La Direction de Randstad a apporté son soutien à ces initiatives.
    De nouvelles élections à la fin de l'année

    A la fin de l'année des élections devraient être organisées afin de permettre le renouvellement des élus au sein du CSE de l'entreprise Randstad. L'équipe FO Randstad est pleinement mobilisée pour ces élections afin de recouvrer la représentativité au sein de cette entreprise.

    Notre organisation souligne par ailleurs qu'un tel scandale financier trouve pour partie son explication dans le système électoraliste mis en place à la suite de la position commune de 2008 et consacré par la loi du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail ». Chaque cycle d'élections des CSE nous permet de constater une concurrence de plus en plus sauvage et éloignée de la promotion des intérêts des salariés.

    FO réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la transparence, de l'éthique et de la justice au sein de tous les organismes représentatifs des travailleurs. Nous continuerons à oeuvrer sans relâche pour protéger les droits et les intérêts des intérimaires et des permanents des agences d'interim, tout en veillant à ce que de telles infractions ne se reproduisent plus.

    Contacts : Mathieu Marechal, FO Randstad, 06.59.11.60.27.


  • Pacte 2 ou le projet de nouveaux cadeaux au patronat

    En avant la simplification à travers une loi Pacte 2 dont le texte, qui devait être présenté initialement début 2024, le serait d'ici quelques semaines, a déclaré le ministre de l'Économie le 13 mars devant le Sénat, lequel vient de décider le 19 mars la création d'une nouvelle instance, le Haut conseil à la simplification pour les entreprises. Le projet de l'exécutif se veut un second volet de la loi Pacte de 2019, le « Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises », qualifiée alors par FO de régression sociale. La Pacte 2 entend encore faciliter la vie des entreprises. Fin 2023, Bercy a travaillé avec le patronat pour co-construire des mesures de simplification, loin de se limiter à un petit toilettage de normes. Car le projet vise aussi la réalisation d'économies. Le 30 janvier, le Premier ministre indiquait, sans préciser, que des démarches et des complexités du quotidien font perdre chaque année 60 milliards d'euros. Et d'évoquer l'arrivée après l'été d'une réforme du droit du travail. Exécutif et patronat se montrent en phase et posent à l'évidence un lien entre simplification et réduction des droits des salariés.

    Menaces sur les seuils, accords de branche…

    Le ministre de l'Économie a ainsi fait part depuis plusieurs mois de son souhait d'une réduction – de douze mois à deux – du délai de recours devant la justice prud'homale en cas de licenciement. La CPME a présenté en janvier quatre-vingts propositions de simplification, dont le relèvement des seuils d'effectifs qui déclenchent des obligations légales pour les entreprises. Pour le Medef, les seuils sociaux restent un enjeu, mais ce n'est pas la priorité. Son président, Patrick Martin, peste lui contre le surpoids des impôts de production et un financement de la protection sociale reposant trop sur les salaires. Rappelons que les aides publiques aux entreprises représentent un manque à gagner annuel de 160 milliards pour les finances publiques, dont la moitié est due aux exonérations de cotisations sociales… Un rapport de parlementaires de la majorité présidentielle sur les simplifications, remis au gouvernement à la mi-février, est garni lui de quatorze propositions menaçantes aussi pour les droits : relèvement des seuils, possibilité pour certaines entreprises de déroger aux accords de branche, allégement d'obligations (notamment sur le CSE), réduction des délais de contentieux, dont prud'homaux, à six mois, flexibilité accrue du recours au temps partiel par abaissement – sous les vingt-quatre heures hebdomadaires actuelles – de la durée minimale du temps de travail… Le gouvernement entend s'inspirer de ces propositions pour le texte de loi. FO s'est élevée à nouveau contre le risque de régression, et s'oppose à tout recul social.


  • Salaires dans la Santé privée et médico-social : FO exige d'être reçue par la ministre

    Alors que la question des exclus des mesures Ségur et notamment de la revalorisation salariale de 183 euros, demeure, FO continue d'exiger l'égalité de traitement entre les agents. Le ministère de la Santé, lui, reste sourd aux demandes de rencontre exprimées par les syndicats. Catherine Vautrin indique que les négociations doivent se faire sous une double contrainte, entre autres l'engagement à négocier une Convention Collective Nationale Unique Élargie. Ces secteurs FO appellent à une mobilisation pour les salaires le 4 avril.

    Encore et toujours, la lutte continue pour faire valoir les droits dans les secteurs de la santé privée et du médico-social. L'UNSFO et la Fnas-FO sont en première ligne dans ce combat. Les négociations autour des bas salaires se poursuivent, sur fond d'axe d'austérité. Dans le cadre des 10 milliards d'euros d'économies, supplémentaires en 2024, impactant les dépenses de l'État, gel budgétaire acté par décret le 22 février, les missions de services publics sont mises à mal. Et, au-delà de ces coupes, la tonalité d'austérité laisse présager le pire pour les bas salaires, souffle Franck Houlgatte, secrétaire général de l'Union nationale FO de la Santé privée. Cerise sur le gâteau, la réduction des dépenses à hauteur de 20 milliards d'euros, programmée d'ores et déjà en 2025. L'exécutif multiplie ainsi les annonces évoquant les secteurs visés, telle la santé, l'assurance chômage, les services publics, s'indigne l'UNS-FO.

    26 000 agents publics exclus des 183 euros

    Or, dans ce contexte d'austérité voulue par l'exécutif, l'inégalité subie par les professionnels de la santé exclus du Ségur, et en particulier du dispositif de versement du complément de traitement indiciaire (CTI) de 183 euros, demeure. Contre celle-ci, FO poursuit le combat, au niveau national comme au niveau local. Illustration : Dans le centre médico-social des Galoubies (Chamalières), qui accueille une soixantaine d'enfants en situation de handicap, les professionnels dénoncent ainsi cette inégalité de traitement face au Ségur. Le 6 mars, à l'appel de FO, une manifestation, qui a reçu le soutien de la direction, s'est déroulée devant les locaux. On ne parle pas des oubliés, mais bien des exclus du Ségur, tranche Florian Fouilhoux, secrétaire adjoint FO au sein des Galoubies.

    Le rapport sur ces « exclus du Ségur », remis au Parlement en décembre dernier, fait état de 26 600 agents publics qui seraient exclus des revalorisations salariales. Au niveau national, le combat est devenu juridique avec une récente décision du Conseil Constitutionnel. À la suite d'une demande de la Fédération hospitalière de France, le Conseil d'État avait transmis, le 21 décembre 2023, une question prioritaire de constitutionnalité, QPC, portant sur les dispositions légales encadrant l'octroi de la revalorisation Ségur à certains professionnels sociaux et médico-sociaux de la fonction publique. Dans leur décision, publiée le 21 mars, les sages jugent que la différence de traitement, qui est fondée sur une différence de situation, est en rapport direct avec l'objet de la loi. Un recours devant le Conseil d'État pourrait être désormais examiné.

    La volonté ministérielle d'imposer des contraintes

    Pour les structures FO, il s'agit de continuer les négociations, sans lâcher sur la demande d'octroi à tous les agents des mesures Ségur. Or, cette demande syndicale se heurte à la posture de blocage des employeurs. Et dernièrement, c'est la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, qui a un peu plus complexifié le sujet. La ministre ne parle pas aux organisations syndicales mais s'exprime dans la presse, grince Franck Houlgatte.

    Dans un courrier, la ministre écrit ainsi que le gouvernement souhaite donner toute sa chance au dialogue social, et demande aux parties de revenir à la table des négociations. Or, les négociations ne se sont jamais arrêtées. FO a d'ailleurs maintes fois fait des propositions pour défendre les salariés. Elle ajoute que ces négociations doivent se faire sous une double contrainte. À savoir la reprise de la négociation Convention Collective Nationale Unique Élargie (CCNUE) avec la conclusion avant la fin du mois de novembre 2024 d'un accord portant a minima sur les classifications, les rémunérations et les congés, à défaut duquel chaque partie sera amenée à prendre ses responsabilités, s'agissant notamment de l'avenir des conventions collectives en vigueur. Et la ministre de viser : la négociation d'un accord intermédiaire avant la fin du mois de juin, portant sur la revalorisation des bas salaires dans la perspective de la CCNUE et pouvant prendre en compte la situation des personnels non bénéficiaires des 183 euros. Cet accord intermédiaire devra par ailleurs inclure un engagement à accepter de poursuivre la négociation globale de la CCNUE dans le calendrier, précise le courrier.

    La ministre indique que les modalités de la négociation sur classification devaient être adoptées au plus vite afin que le sujet soit clos en novembre. C'est illusoire, en tout cas pas tant que la question des exclus du Ségur et de la CTI n'est pas réglée, tranche Pascal Corbex secrétaire général de la Fnas-FO.

    Tentative gouvernementale d' un passage en force

    Pour les deux structures FO, cette manière de faire n'est pas acceptable. Il y a toujours un front majoritaire contre cette convention unique. Cela nous fait juste tourner en rond, souligne Franck Houlgatte qui dénonce la volonté d'un passage en force. Ce n'est pas comme ça que fonctionne le paritarisme, rappelle, indigné, Pascal Corbex.

    Dans un courrier commun, les organisations syndicales demandent à être reçues par la ministre Catherine Vautrin. Elles le demandent depuis plus d'un an, sans avoir même reçu d'accusé de réception à leurs sollicitations. Or, elles entendent rappeler leurs revendications communes que sont les 183 € net pour toutes et tous et sans contrepartie, l'augmentation générale immédiate des salaires dans chaque convention collective ainsi qu'un plan financier d'urgence pour tout le secteur à la hauteur des besoins.

    Des mobilisations à venir pour les salaires

    Car la question des salaires demeure le combat de FO, entre autres dans ces secteurs. La Fnas-FO appelle ainsi à la mobilisation le 4 avril, pour les secteurs du social et médico-social, de l'insertion, de la protection de l'enfance, de la petite enfance et de l'aide à domicile. Nous refusons cette négociation contrainte. L'enjeu des salaires devient explosif, alerte Pascal Corbex.

    Du côté de l'UNSFO, une réunion en visio a rassemblé les délégués d'une cinquantaine d'établissements. Nous allons appeler à un rassemblement devant le ministère courant mai, indique Franck Houlgatte. Le Ségur est une chose, mais on a plus largement besoin de débloquer les salaires face à des grilles indiciaires qui se tassent. Si l'on laisse faire, presque la moitié des salariés vont se retrouver en dessous du Smic.


  • Retraités : pour le pouvoir d'achat, des manifestations sur tout le territoire le 26 mars

    À l'appel du groupe des 9 organisations de retraités, dont l'UCR FO, une journée d'action nationale a été organisée le 26 mars. Dans plusieurs villes, de nombreux rassemblements de retraités se sont tenus, pour dénoncer la situation de précarité de plus en plus forte des séniors, lesquels s'insurgent aussi contre la dégradation des services publics. À Paris, devant le ministère de l'Economie, une centaine de manifestants sont venus pour exiger une hausse des pensions, à hauteur de 10 %.

    « J'espère juste qu'il ne va pas trop pleuvoir », sourit Didier Hotte arborant le pin's FO. À Paris comme dans d'autres villes de France, les retraités ont manifesté le 26 mars pour dénoncer leur perte de pouvoir d'achat, à l'occasion d'une journée d'action nationale organisée par le groupe des 9, rassemblant neuf organisations de retraités, dont FO.

    Ce jour-là, devant Bercy, les drapeaux et gilets colorés des manifestants tranchent avec la valse des manteaux sombres des hauts fonctionnaires qui entrent et sortent du ministère. Dans la foule, tout le monde témoigne des difficultés financières qui touchent les retraités. « Ma copine doit maintenant faire la queue aux Restos du Cœur. J'ai peur de la rejoindre bientôt », souffle Annie. Venue de l'Essonne, elle manifeste « pour la première fois depuis ma retraite il y a 3 ans », indique-t-elle.

    La revendication de 10 % d'augmentation sur toutes les pensions

    Le premier mot d'ordre de cette journée nationale concerne avant tout le pouvoir d'achat. « Nous considérons que l'augmentation des pensions de 4,3 %, qui a été accordée au début de l'année, est largement insuffisante, explique le secrétaire syndical. Cela ne suffit pas à compenser le défaut d'indexation des retraites que nous subissons depuis plus de dix ans. » Le groupe des 9 exige une hausse des retraites de 10 %, « une sorte d'à-valoir pour tout ce qui n'a pas été donné durant cette dernière décennie », souligne Didier Hotte.

    Dans le contexte d'inflation qui exacerbe la perte de leur pouvoir d'achat, les personnes âgées sont contraintes de se serrer un peu plus la ceinture. Parmi les conséquences qu'observe l'UCR-FO, la tendance actuelle des retraités à se "démutualiser", pour économiser chaque mois la centaine d'euros que coûtent les cotisations aux mutuelles de santé. Le budget des ménages ne parvient pas à suivre l'augmentation des prix de ces mutuelles, des prix qui ont bondi de 18 % à 20 % ces dernières années. « On constate cette tendance notamment chez ceux qui ont une affection longue durée et sont pris en charge à 100% par la sécurité sociale. Rassurés par cette prise en charge totale, ils mettent arrêt à leur mutuelle. Mais cela risque de se retourner contre eux si, demain, ils ont une autre infection qui, celle-ci n'est pas prise en charge à 100 %... »

    Des déclarations gouvernementales plus qu'inquiétantes

    D'autant que les récentes déclarations de Bruno Le Maire sur ces affections dites de longues durée (ALD), comme le cancer ou le diabète, inquiètent les militants. Pour réduire les dépenses publiques de 20 milliards d'euros en 2025, le ministre de l'Economie et celui des comptes publics, Thomas Cazenave, ne cachent pas leur intention de couper dans les dépenses de santé et notamment le remboursement des soins liés à ces ALD, soins pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie. « Le gouvernement laisse planer l'idée qu'il y aurait des abus sur ces ALD. Mais les supprimer risque tout simplement de précariser un peu plus les malades, dont beaucoup sont des personnes âgées à la retraite. »

    Parmi la trop longue liste de petites phrases qui inquiètent, celle de Thomas Cazenave, le ministre ayant évoqué l'éventualité de sous indexer les pensions de retraites. « Cela fait dix ans qu'elles sont sous indexer (de l'inflation, Ndlr). Mais là, cela implique de l'écrire dans la loi, et non plus dans le PLF en précisant que cela entre en dérogation avec le code de la sécurité sociale », observe le militant. Et lorsque Bruno Le Maire évoque la fin d'un État providence pour mettre en place un État protecteur, « on devine la casse du système social hérité de 1945, souffle Didier Hotte. Nous sommes aussi là pour les futures générations de retraités ! »

    Pour la défense des services publics de santé

    Les manifestants sont également venus montrer leur inquiétude quant à « la situation des services publics : hôpitaux, Sécurité sociale, transports, prise en charge de l'autonomie … », précise le communiqué commun du groupe des 9. « En tant que personnes âgées, nous sommes tributaires des services de santé publics, je pense notamment à l'hôpital et à la prise en charge de l'autonomie, souligne Didier Hotte. Ces deux secteurs dont nous dépendons beaucoup sont dans un état déplorable. » Entre eux, les manifestants parisiens évoquent également la crainte de voir leur hôpital public, déjà en souffrance, tomber un peu plus, conséquences de nouvelles coupes budgétaires.

    Quant à la question de la prise en charge de l'autonomie, elle demeure sans réponse. « On attend encore et toujours cette loi sur le grand âge, qui permettra de résoudre les enjeux autour de l'autonomie, souffle le militant. Depuis 2010, rien de concret n'a été fait pour venir en aides aux Ehpad ou à l'aide à domicile. Et je ne vous parle pas de l'absence de construction de nouveaux établissements pour les personnes en perte d'autonomie. Macron a menti ! Il n'a jamais eu l'intention de faire évoluer la situation. On l'a vu encore dernièrement avec le scandale d'Orpea. Cela n'a pas donné lieu à une grande politique publique sur la prise en charge des aînés... »

    Depuis 2017, le pouvoir d'achat en souffrance

    Le nom du président de la République revient souvent. Alors qu'Emmanuel Macron avait promis, lors de sa première campagne en 2017, qu'il maintiendrait le pouvoir d'achat des retraités. « Peu de temps après son élection, en 2017, le président de la République a décidé d'augmenter le taux de la CSG, sans aucune compensation, rappelle Didier Hotte. On a vu très nettement, en 2018 une perte de la progression du pouvoir d'achat des retraités. Il a donc fait exactement l'inverse de ce qu'il promettait. »

    Ce mardi 26 mars, devant Bercy, le groupe des 9 demandent à être reçu par le ministre. Si aucune rencontre n'est annoncée, « nous n'allons pas en rester là », prévient Didier Hotte. Après la période des Jeux Olympiques, « nous allons remettre cette question du pouvoir d'achat des retraités à l'agenda politique, notamment au moment des discussions pour le budget. » Pour le militant, une chose est sûre, le combat va continuer. « Sous la pluie comme au soleil ! »


  • Emploi des seniors : tensions dans les négociations

    C 'est sans doute la négociation la plus scrutée par le gouvernement. Et pour cause : dans les négociations sur l'emploi des seniors (« Pacte de la vie au travail »), démarrées fin décembre et prolongement de la réforme des retraites, syndicats et patronat devaient adapter les règles ouvrant droit à une indemnisation chômage plus longue à partir de 53 ans. L'exécutif, qui a refusé d'agréer la convention d'Assurance chômage faute de volet sur les seniors, attend donc de pied ferme un accord. Dans le document d'orientation, il a en outre fixé des objectifs pour le moins irréalistes : les mesures négociées devraient permettre de doubler le taux d'emploi des 60-64 ans, de 33 % à 65 % d'ici 2030. Le tout sans dépenses publiques supplémentaires. Problème : la négociation, rentrée dans le vif début février, patine. À tel point que, fait rare, les cinq organisations syndicales, dont FO, ont adressé dix propositions communes au patronat le 19 mars pour faire bouger les lignes. Elles revendiquent en premier des négociations de branche et d'entreprise obligatoires, avec des objectifs chiffrés d'embauches de seniors, assortis de pénalités en cas de non-respect. Elles demandent aussi un véritable droit à la reconversion professionnelle, et des négociations de branche pour prévenir la pénibilité.

    Un texte qui dédouane les employeurs

    Nous avons adressé des propositions sur le fond. Le patronat, lui, nous répond sur la forme. Et il n'a pas bougé d'un pouce !, pointait Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l'emploi et des retraites, après la séance de négociation du 20 mars. Le Medef maintient ainsi sa volonté d'un CDI de fin de carrière à partir de 60 ans, refusé en bloc par les syndicats. Il tente aussi de faire passer une refonte de la formation professionnelle, où les projets de transition professionnelle (PTP), en cas de projet de mobilité externe, s'accompagneraient… d'une démission. Le texte déresponsabilise l'entreprise et accroît la flexibilité pour les salariés seniors. Ce n'est pas possible !, résume Michel Beaugas. Syndicats et patronat devaient conclure leurs travaux le 26 mars, mais face aux divergences, ce sera finalement le 8 avril. Malgré la pression du gouvernement, les syndicats l'ont rappelé : pas question d'aborder le sujet de l'indemnisation chômage des seniors. L'enjeu est d'obtenir des droits pour le maintien en emploi des seniors. Et des obligations pour les employeurs.


mardi 2 avril 2024

  • 200 millions d'économies pour la Culture, c'est inacceptable
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    Romain GAILLARD/REA

    L'incompétence du Gouvernement pour gérer le budget de l'État amène le ministère de l'Economie et des Finances à prendre dans les caisses des services publics sur des budgets déjà programmés

    200 millions pour la Culture, dont 96 millions pour la création artistique, c'est totalement démesuré pour ce secteur déjà lourdement fragilisé par la crise Covid.

    D'un trait de plume, la Culture se retrouve encore une fois confrontée à des arbitrages imposés. 20 millions en moins pour l'audiovisuel public qui subit aujourd'hui lui aussi l'inconséquence du président de la République qui a décidé, en pleine campagne électorale, la suppression de la redevance sans même invoquer son remplacement financier.

    La FASAP-FO constate que le ministère de la Culture est confronté à un projet global de réformes en profondeur des financements des services publics.

    Ce gouvernement impose des coupes budgétaires pérennes structurelles donc réformatrices poussant un peu plus vers la privatisation des établissements. Il contraint le secteur culturel à des économies drastiques même si le ministère de la Culture annonce prendre sur ses fonds propres pour cette année. La dure bataille avec les services financiers du budget sera inévitable.

    La Culture, secteur pourtant déclaré « fondamental »par tous les politiques, est le 14e budget de l'état, la FASAP-FO se déclare opposée à la volonté du président de la République de mettre en place une économie de guerre impactant les budgets de l'état.

    L'échec du gouvernement à gérer ses finances ne doit pas être porté par les salariés, les chômeurs. La convention de l'assurance chômage signée par les partenaires sociaux interprofessionnels en novembre 2023 doit être appliquée. Elle préserve les annexes 8 et 10 de l'accord de 2016 qui sont indissociables de la vie culturelle en France.

    Les déclarations du Premier ministre sur un nouveau cadre budgétaire pour une renégociation sont prises comme un acte d'hostilité envers les plus démunis et un acte de défiance pour les partenaires sociaux.

    La FASAP-FO demande au ministère de la Culture de défendre notre secteur d'activité qui contribue largement aux bénéfices du PIB de la France en s'opposant notamment aux injonctions brutales du ministère de l'Economie.

    La FASAP-FO s'opposera à toutes tentatives de démantèlement du ministère de la Culture.


  • Financement et qualité d'accueil dans les crèches : place aux actes !

    Moins d'un an après un premier rapport sur la qualité de l'accueil dans les crèches, l'Inspection Générale des Affaires Sociale (IGAS) et l'Inspection Générale des Finances (IGF) ont publié un second rapport sur le modèle de financement et la qualité d'accueil des micros-crèches.

    Ce rapport vient conforter les positions de FO sur ces structures dont la logique de profit commande la gestion de leurs établissements. Cette logique de profit est favorisée par un cadre réglementaire applicable aux micros-crèches qui, selon le rapport, est beaucoup moins exigeant que pour les Etablissement d'accueil du jeune enfant (EAJE) fonctionnant à la PSU (prestation de service unique).

    L'effet de cette réglementation assouplie est de rendre ces micros-crèches « particulièrement attractives dans un contexte de pénurie de professionnels de la petite enfance et permet d'abaisser les coûts des structures, mais fait peser un risque sur la qualité de la prise en charge ». En sus du constat d'une qualité d'accueil peu satisfaisante, les deux corps de l'inspection générale font état du fait que seules les structures fonctionnant à la PSU garantissent un reste à charge soutenable pour toutes les familles.

    De longue date, FO n'a eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme face aux dérives de ce système ! FO rappelle l'importance de construire un véritable service public de la petite enfance qui garantit un reste à charge soutenable pour les familles avec des normes de qualité et de contrôle renforcés.

    FO revendique des mesures visant à mettre un terme au développement anarchique des crèches privées !

    Ainsi FO continue de revendiquer :

    Une réglementation plus stricte quant à l'ouverture des micros-crèches du secteur privé notamment celles qui fonctionnent à la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE), accordant notamment aux CAF un rôle prescripteur ;

    Une harmonisation des qualités d'accueil en imposant aux micro-crèches PAJE les mêmes normes que celles qui s'appliquent dans les crèches fonctionnant à la PSU ;

    Un renforcement des moyens humains et matériels de la PMI afin que soient mis en place de véritables contrôles systématiques et inopinés avec une fréquence minimale de contrôle obligatoire ;

    Un renforcement des sanctions contre les établissements qui ne respecteraient pas la réglementation applicable ;

    Un financement des établissements conditionné à des objectif de qualité ;

    Une transparence en matière d'informations relatives au fonctionnement et à la rentabilité dégagée par le secteur privé lucratif percevant des fonds publics ;

    Un plan de revalorisation des métiers de la petite enfance : évolution de carrière, droit à la formation, etc.


  • Métallurgie : FO à l'offensive face aux suppressions d'emplois

    Sur le site mosellan d'Amcor Flexibles, chez Continental Automotive France, chez Thales Alenia Space, les équipes FO multiplient les actions face aux stratégies financières d'entreprise qui sacrifient emplois et compétences sur l'autel de la profitabilité. Plongée dans ces mobilisations.

    Chez Amcor Flexibles à Sarrebourg en Moselle, le bras-de-fer engagé par FO, organisation majoritaire à plus de 86%, face au projet de plan social annoncé en janvier, se durcit. Salariés et militants n'ont pas eu le temps de se réjouir de son retrait, annoncé par la direction le 13 mars après que l'avocat du comité social et économique (CSE) a mis en évidence une irrégularité juridique dans la procédure. Dès le lendemain, la direction a fait savoir qu'elle allait relancer une seconde procédure PSE. Laquelle concernerait toujours la suppression de 47 emplois sur un total de 229 (plus de 20% des effectifs). Selon la direction, elle devrait être notifiée mi-avril. Ce rebondissement n'entame en rien la combativité de FO : « Nous en avons encore sous la semelle  », commente Hervé Juszczak, secrétaire général du syndicat. L'appel à « la grève illimitée à compter du 8 mars  » reste toujours suivi sur le site qui tourne en 3X8 : «  La production réalisée varie selon les jours, de 75% à 20% », explique-t-il. FO conteste toute motivation économique au plan social, « étant donné la bonne santé financière du groupe ». Le syndicat met aussi en avant les transferts de volumes qui ont été organisés par le groupe, du site mosellan vers d'autres entités françaises. Il exige l'arrêt de ces transferts ainsi qu'une étude sur le rapatriement des volumes concernés.

    Ces revendications, une centaine de salariés les ont portées haut et fort, le 18 mars, au siège social du groupe Amcor à Zurich (Suisse). Deuxième mobilisation organisée par FO hors des frontières (la première a eu lieu à Bruxelles, en Belgique, en octobre, NDLR), elle a été rendue possible grâce à la solidarité locale. La soirée « 100% Vinyle » organisée le 2 mars par FO auprès des habitants de Sarrebourg a fait le plein, et permis d'affréter un deuxième bus pour Zurich. Dans la bataille qui se poursuit, FO et les salariés devraient pouvoir s'appuyer sur les élus locaux, favorables à « une nouvelle mobilisation avec la population  ». « Le rapport d'expertise économique, remis début mars au CSE, montre qu'il y a des solutions alternatives à un PSE, sans départs contraints », appuie Hervé Juszczak. Le militant compte aussi sur la vigilance de l'administration du Travail, laquelle avait appelé la direction à améliorer les mesures du premier projet de PSE. Dans une lettre d'observations de 12 pages, datée du 16 février, elle jugeait insuffisantes plusieurs des mesures proposées, au regard des attendus de l'administration pour une éventuelle homologation de ce premier projet de PSE. « La direction s'en est toujours tenue au minimum, le Code du travail », dénonce le délégué syndical FO.

    Chez Continental Automotive France, l'inquiétude grandit parmi les 1.500 salariés après que la direction France de l'équipementier automobile a annoncé, fin février, la suppression de 240 postes sur les sites de Rambouillet (Yvelines) et de Toulouse (Haute-Garonne). Celle-ci s'inscrit dans le plan mondial d'économies destiné à améliorer la profitabilité dans la perspective de la transition vers la mobilité électrique. Au total, 7.150 suppressions d'emplois sont prévues dans les fonctions support et Recherche-Développement (R&D), « au plus tard d'ici 2025 ». A l'initiative de FO, majoritaire à plus de 70% sur le site de Rambouillet, trois assemblées générales y ont déjà été organisées et les salariés ont débrayé le 7 mars pour dire « non » aux licenciements.

    « Il est inacceptable que les salariés paient le manque d'anticipation de la direction », martèle Philippe Penin, DSC FO, qui craint pour la pérennité du site. Lequel a déjà subi une baisse drastique de ses effectifs (plus de mille suppressions de postes au total à la suite des deux PSE, conduits en 2006 et 2008). Ici, l'externalisation de 60 postes R&D - annoncée via une newsletter - s'ajouterait aux futures suppressions d'emplois. Le syndicat a contacté sous-préfecture et élus locaux pour rappeler que Continental Automotive France a touché plusieurs dizaines de millions d'aides publiques, notamment en tant que co-lauréat (au sein d'un consortium) d'un appel à projets CORAM 2022 du plan France 2030 visant le développement de nouvelles technologies. Le projet récompensé concerne le développement d'une application audio embarquée devant réaliser des autodiagnostics et rapports de maintenance du véhicule, selon le dossier de presse ministériel. « Cette situation indigne les salariés dont l'emploi est aujourd'hui menacé  », appuie le militant, rappelant que Continental Automotive France a participé l'an passé au sommet « Choose France » 2023 et « laissé croire à la création de 500 emplois ».

    Chez Thales Alenia Space (TAS), branche aérospatiale du groupe Thales, FO, première organisation, est vent debout face à l'hémorragie drastique de compétences qui se prépare d'ici 2025, «  et met en péril l'avenir immédiat de l'entreprise  ». Le 5 mars, la direction a annoncé une hausse inattendue des suppressions de postes annoncées l'an passé : elle les a quasi-quadruplés, en les portant de 317 à 1.000 en France (sur les 4.500 postes existants sur les sites de Cannes et Toulouse). Ce « redimensionnement » serait conduit par le biais essentiellement du redéploiement des salariés concernés sur d'autres activités du groupe. Un choix que TAS France motive par la baisse de l'activité dans les télécoms civiles.

    « Non, il s'agissait de faire monter le cours de bourse », dénonce Benoît Lepeix, délégué syndical central de FO TAS, rappelant que « le carnet de commandes à moyen terme est plein ». « Le marché du spatial est en pleine reconfiguration, mais ces suppressions de postes ne répondent pas aux enjeux de fond et d'avenir qu'il faut traiter, pour assurer la pérennité de l'entreprise et de ses emplois. La direction met la charrue avant les bœufs pour des considérations financières. Elle va mettre en difficultés la R&D, essentielle dans notre domaine  », renchérit Catherine Massines, secrétaire FO du CSE-C de TAS France qui exige «  aucun départ contraint et un projet ambitieux ». FO attend la remise mi-mai du rapport d'expertise économique commandité par le CSE-C dans le cadre d'un droit d'alerte économique. « Après, prévient la militante, FO ira frapper à toutes les portes, jusqu'à celles de l'État, actionnaire majoritaire, pour faire entendre ses revendications ». Des contacts ont déjà été pris avec les élus locaux.


lundi 1er avril 2024

  • Transports et logistique : grève le 2 avril contre la smicardisation du secteur

    Face aux propositions minimales du patronat lors des NAO de branche – 1,1% de hausse générale des salaires –, la Fédération Nationale des Transports et de la logistique FO-UNCP appelle les salariés du secteur de la logistique à faire grève le 2 avril. Pour la fédération, les bons résultats du secteur doivent permettre une vraie redistribution pour les salariés. Et par ailleurs, la pénibilité des métiers doit être rétribuée.

    Plusieurs organisations du transport-logistique, dont FO, ont claqué la porte de la dernière réunion des négociations annuelles obligatoires (NAO) de la branche Logistique, début mars. Malgré les hausses records du chiffre d'affaires du secteur ces deux dernières années – 5,5% en 2022 et 2,5% en 2023 –, les organisations patronales se sont bornées à proposer successivement une mesure générale de hausse de 0,6% puis de 1,1%. La Fédération Nationale des Transports et de la logistique FO-UNCP appelle les salariés du secteur à prendre conscience que les patrons s'enrichissent sur leurs dos sans aucun partage, souligne la fédération dans un communiqué.

    En conséquence, FO incite les travailleurs de la logistique à faire grève le 2 avril afin de peser sur les négociations de branche, laquelle rassemble 8 800 établissements, 190 000 salariés et près de 100 000 intérimaires. Comme le secteur fonctionne à flux tendu, qu'il n'y a de stock nulle part dans les magasins, gêner l'approvisionnement va beaucoup déranger les entreprises, anticipe Bruno Lefebvre, secrétaire général adjoint FO-UNCP. La logistique est le fil conducteur du secteur : si elle ne fonctionne pas, le transport ne fonctionne pas non plus.

    Des métiers plombés par la trappe à bas salaires

    Afin de permettre aux salariés de faire face à la hausse des prix, le syndicat revendique une augmentation générale des salaires à hauteur de 10%. En 2023, la partie patronale avait accordé 4,2% de hausse. A la sortie de la crise du Covid, le patronat n'a pas pu cacher les résultats très intéressants obtenus, souligne Bruno Lefebvre. Pourtant, les plus bas échelons de la grille salariale conventionnelle du transport-logistique se retrouvent aujourd'hui officiellement en-dessous du Smic : Sept coefficients et quatorze métiers, dénonce l'élu FO. Le secteur a toujours flirté avec le salaire minimum, mais ça s'amplifie.

    De plus en plus de salariés sont ainsi touchés par ce phénomène de Smicardisation. Comme beaucoup d'autres, le milieu du transport et de la logistique subit de plein fouet le mécanisme de la trappe à bas salaires induit, entre autres, par des exonérations de cotisations sociales, totales, jusqu'à 1,6 Smic.

    Un impact probable sur les NAO d'entreprise

    Une prochaine réunion NAO est prévue le 4 avril, deux jours après le mouvement. Ce bras de fer prête d'autant plus à conséquence que les NAO d'entreprise ont elles aussi commencé, et pourraient pâtir d'une trop faible hausse des salaires concédée au niveau de la branche. Par exemple, une entreprise pourrait proposer 4% d'augmentation en disant : “Regardez, on est au-dessus de la grille conventionnelle”. Mais si cette grille est elle-même en-dessous du Smic, ça ne fait pas grand-chose, explique Bruno Lefebvre.

    Pendant ce temps, les dirigeants reçoivent des primes d'objectif énormissimes, ajoute José Zydower, secrétaire fédéral chez FO-UNCP. Face à ces écarts manifestes, le dialogue social est rarement fructueux avec les trois organisations patronales du secteur, l'Union des entreprises transport et logistique de France (Union TLF), l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) et la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). On arrive à discuter, mais pas à négocier, déplore Bruno Lefebvre.

    Une pénibilité du travail mal prise en compte

    Le manque de partage de la valeur créée est d'autant plus inacceptable au vu de la pénibilité du travail dans ce secteur, parmi les plus accidentogènes. Le boulot est difficile, se fait souvent de nuit, et entraîne des problématiques de santé comme des troubles musculosquelettiques, des maladies professionnelles et j'en passe, énumère Bruno Lefebvre. Face au manque de reconnaissance, le malaise et la colère des salariés va donc croissant dans la logistique où les conditions de travail sont par ailleurs toujours plus déshumanisantes. Les entrepôts logistiques se robotisent de plus en plus, souligne le militant. Les salariés deviennent des sous-machines qui répondent à un ordinateur pour préparer les commandes !

    Afin de limiter les risques de troubles musculosquelettiques, la question du chargement et du déchargement des camions a été mise sur la table par les organisations syndicales. Ces dernières années, l'Espagne et le Portugal ont tour à tour fait passer des mesures pour interdire aux entreprises de demander aux chauffeurs routiers de décharger eux-mêmes leurs marchandises. Avant le remaniement gouvernemental, un rapport était en préparation sur le sujet, expose José Zydower. Le rapport est prêt, mais toujours pas publié. Il faut qu'on avance sur ce dossier afin de soulager les conducteurs routiers. De nombreuses entreprises freinent pour le moment des quatre fers, craignant de devoir embaucher du personnel pour décharger les véhicules. Un sujet d'autant plus prégnant que la profession se féminise, souligne le secrétaire fédéral : S'il n'y a pas d'évolution, les femmes seront découragées de choisir ces métiers.


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